Derrière l’A321 MPA, il y a un gros pari pour Airbus : partir d’un avion civil, l’A321XLR, pour en faire une bête de surveillance maritime. Le constructeur européen a mis le paquet pour transformer cet appareil en véritable couteau suisse aérien. Sous son fuselage, un immense compartiment peut accueillir tout ce qu’il faut pour traquer des sous-marins ou sécuriser des zones stratégiques : torpilles, sonars ou encore bouées acoustiques. Et ce n’est pas tout.
Un avion civil transformé en machine de guerre
Les flancs de l’avion sont équipés de radars dernier cri, capables de surveiller une vaste zone en temps réel. À l’avant, juste sous le cockpit, une boule électro-optique (EO) scrute les environs comme un œil géant. Et pour détecter la moindre perturbation magnétique sous-marine, un capteur MAD (Magnetic Anomaly Detector) est installé à l’arrière. En gros, il est prêt à tout voir et tout entendre.
Avec un rayon d’action impressionnant de 11 heures de vol, l’A321 MPA peut couvrir des distances gigantesques sans avoir besoin de ravitaillement. La plateforme a été pensée pour évoluer : l’avion pourra intégrer des équipements de nouvelle génération au fil des ans, sans avoir besoin de tout repenser.
Une des forces de l’A321 MPA, c’est la polyvalence de l’appareil. Contrairement à son rival, le Falcon 10X de Dassault, l’A321 ne mise pas sur la vitesse ou l’agilité, mais sur sa capacité d’emport. En clair, il peut transporter plus de matériel, un atout de poids pour les missions de longue durée.
L’avion s’appuie aussi sur l’expérience d’Airbus en matière de conversion d’appareils civils en plateformes militaires. On l’a vu avec l’A330 MRTT (Multi-Role Tanker Transport), qui a déjà fait ses preuves comme ravitailleur en vol. Ici, Airbus propose une machine robuste et économique à exploiter sur le long terme. La coopération avec Thales pour l’avionique et les systèmes électroniques renforce encore l’intérêt de cette solution.
Pour le ministère des Armées, c’était le choix logique. Certes, l’appareil est plus cher que le Falcon 10X, mais ses capacités collent aux besoins de la Marine nationale : surveillance étendue, frappes précises si nécessaire, et même potentiel futur pour collaborer avec des drones. Airbus a aussi misé sur une compatibilité européenne, ouvrant la porte à d’éventuelles coopérations avec d’autres pays.
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