La justice française siffle la fin de la partie pour de nombreux sites de streaming illégal. Le 7 novembre dernier, le tribunal judiciaire de Paris a tranché comme le rapporte l’avocat Alexandre Archambault : 53 plateformes diffusant des matchs en douce devront être bloquées par les fournisseurs d’accès à Internet en France.
Pas de passe-droit
À l’origine de cette offensive, Canal+ et DAZN. Les deux diffuseurs entendent bien défendre leurs précieuses retransmissions sportives, notamment le championnat de rugby Top 14 pour Canal+ et la Ligue 1 pour DAZN. Avec des saisons bien entamées (de septembre à juin pour le rugby et d’août à mai pour le foot), la menace du piratage est une épine dans le pied qui s’enfonce de plus en plus profondément pour ces géants de la télé.
Parmi les sites épinglés relevés par Numerama, on trouve des noms bien connus des amateurs de streaming : sportp2p.com, streameast.app, ou encore buffshub.streamcdn. Ces plateformes, souvent hébergées à l’étranger, attirent chaque jour des milliers d’internautes à la recherche de retransmissions gratuites… et illégales.
Comme toujours dans ce type d’affaires, le tribunal n’y est pas allé de main morte. Les grands FAI français (Orange, Free, SFR et Bouygues) sont priés de couper l’accès à ces sites. Les opérateurs de l’outre-mer, comme SPM Télécom et Digicel, sont également dans le coup, tout comme les moteurs de recherche Google et Bing. Ces derniers sont tenus de déréférencer les sites incriminés pour empêcher qu’ils apparaissent dans les résultats de recherche.
Canal+ et DAZN se réjouissent de cette décision, qui leur donne les moyens d’agir vite. Les fournisseurs d’accès et moteurs de recherche ont seulement trois jours pour bloquer les sites concernés, que ce soit par déréférencement ou via un blocage DNS. Une méthode efficace, mais pas infaillible : les sites bloqués changent souvent d’adresse ou trouvent des alternatives pour contourner les restrictions.
Cette nouvelle vague de blocages montre bien que le streaming illégal reste un problème de taille pour les diffuseurs sportifs. Le foot, en particulier, est une cible de choix pour les pirates, étant l’un des sports les plus suivis (et piratés) en France.
Si cette décision marque un point pour Canal+ et DAZN, elle ne siffle pas pour autant la fin du match. Les amateurs de contenus gratuits sont connus pour leur ingéniosité, et les sites de streaming illégaux ne manquent pas de ressources pour renaître de leurs cendres. Une chose est sûre : les diffuseurs n’ont pas fini de se battre pour protéger leurs droits et leur audience.
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