Depuis ce lundi 18 novembre, Max s’aventure dans la riche mythologie de Frank Herbert. Après le succès de la saga Dune au cinéma, Warner Bros et ses filiales veulent tirer profit de l’univers de science-fiction et réunir de nombreux adeptes. C’est avec une série dérivée, évoluant plusieurs milliers d’années avant la naissance de Paul Atréides, que les spectateurs ont rendez-vous. Dune : Prophecy s’inspire de l’ouvrage La Communauté des Sœurs pour raconter comment le Bene Gesserit s’est formé. Quel est son but ? Quelles mécaniques de pouvoir les sœurs utilisent-elles pour mener à bien leur projet génétique ? Ce sont autant de questions que la série veut aborder à travers ces six épisodes. Il s’agira aussi pour la narration d’évoquer une période cruciale dans l’histoire de l’Impérium, le fameux Jihad butlérien. Mais au fait, qu’est-ce que c’est ?
La crainte de la fin de l’humanité
Dans Dune, Frank Herbert mentionne un événement qui est au fondement de son univers. Sa science-fiction ne convoque que très peu de technologies avancées, repose principalement sur une vision du futur à mi-chemin entre le récit d’anticipation et l’épopée médiévale. Si de nombreux auteurs s’évertuent à imaginer les technologies d’avenir, de l’intelligence artificielle aux outils de réalité virtuelle en passant par des progrès scientifiques d’envergure, les machines de ce genre sont absentes de l’imaginaire d’Herbert. Comme Denis Villeneuve l’a illustré avec son diptyque au cinéma, esthétiquement, Dune tient plus du récit médiéval que de la fresque d’anticipation. Dans les dynamiques de pouvoir par exemple, c’est un régime féodal qui est décrit. Cette absence de technologies s’explique par une guerre sainte menée quelque temps avant la naissance de Valya Harkonnen.
Baptisée le Jihad butlérien, cette période précède la création de la Guilde. Dans Dune, Frank Herbert résume cette Grande révolte ainsi. Il s’agit “d’une croisade lancée contre les ordinateurs, machines pensantes et les robots conscients en 201 avant la Guilde et prenant fin en 108”. Son principal commandement figure dans la Bible catholique orange : “Tu ne feras point de machine à l’esprit semblable à celui de l’homme”. Si l’auteur n’a pas approfondi les origines de ce conflit et ses moments clés, il explique dans L’Empereur-Dieu de Dune qu’il s’agissait de combattre ces technologies qui étaient capables “d’usurper notre sens du beau, notre indispensable individualité qui est à la base de nos jugements vivants”. C’est sous l’impulsion de Serena Butler que l’affranchissement des humains a été lancé. C’est de son nom que le mouvement tire son nom.
Les travaux du fils
Des années après le décès de son père, Brian Herbert s’est attaché à approfondir cette période au travers de quelques ouvrages. À partir de notes laissées par son paternel, et avec son acolyte Kevin J.Anderson, il a découpé ce prélude en trois romans baptisé La Genèse. La Guerre des machines, Le Jihad butlérien et La Bataille de Corrin y sont décrits pour faire la lumière sur la naissance de ce fameux dogme.
Plusieurs milliers d’années avant la naissance de Paul Atréides, les humains sont dépendants des machines pensantes. Culturellement ou spirituellement, ils se reposent sur ces êtres artificiels au point de ralentir l’évolution de leur espèce. Réduits à des rôles secondaires, les humains décident finalement de mener une révolte contre les Machines Pensantes, et l’Omnius en particulier. C’est la mort du fils de Serena Bulter, Manion, des mains du robot Erasmus qui précipitera la naissance d’une révolution. Elle utilise son charisme et son influence pour galvaniser les troupes humaines et mener ce qui prendra ensuite son nom : le Jihad butlérien. Après sa mort, elle deviendra une martyre et influence la création d’une loi pour empêcher le recours aux intelligences artificielles.
La Bataille de Corrin
La Bataille de Corrin est un événement majeur de la Grande Révolte. C’est à ce moment que les humains gagnent véritablement contre les Machines Pensantes, et que la famille Harkonnen tombe en disgrâce. Vu comme un héros au début du conflit, Xavier Harkonnen va être faussement accusé de trahison, son nom sera traîné dans la boue par son rival Vorian Atréides. Il devient le bouc émissaire pour détourner l’attention des décisions controversées prises pendant la guerre. Après sa mort, la maison Harkonnen est condamnée à l’exil tandis que les Atréides s’installent au plus près du pouvoir. Cette rivalité est à l’épicentre du Cycle Dune de Frank Herbert.
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