La norme Wi-Fi, qui permet à des centaines de millions d’appareils de communiquer sans fil, se dirige vers un grand tournant générationnel : désormais, c’est la stabilité qui sera au centre des priorités.
S’il s’agit d’un vrai changement de paradigme, c’est parce qu’historiquement, les nouvelles versions se sont presque toujours focalisées sur l’augmentation de la bande passante. L’objectif était simplement de répondre à l’augmentation continue de la consommation de données par les internautes, qui ont pris l’habitude de télécharger de plus en plus vite et de regarder des contenus vidéo en très haute définition sans temps de chargement.
Mais nous approchons désormais d’un plateau à ce niveau. Avec la démocratisation du Wi-Fi 6 (9,6 Gb/s) et l’arrivée progressive du Wi-Fi 7, qui offre un débit maximum théorique de 46 Gb/s, la vitesse n’est tout simplement plus une contrainte. Certes, les débits réels sont évidemment largement inférieurs, mais la conclusion reste identique : même les internautes qui ont accès à une connexion fibre optique professionnelle ne sont désormais plus limités par les performances de ce protocole de communication sans fil.
La stabilité plutôt que la vitesse
Dans ce contexte, est-ce vraiment intéressant de viser encore plus haut en termes de bande passante ? Pour l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE), l’institution en charge du développement de cette technologie, la réponse semble être « non ». C’est en tout cas la conclusion qui émerge lorsqu’on se penche sur la documentation récemment publiée par MediaTek, un grand fabricant de puces taïwanais. Selon PCWorld, on y trouve en effet plusieurs tableaux comparatifs qui expliquent que le Wi-Fi 8, ou 802.11bn pour les intimes, sera identique à son prédécesseur en termes de débit brut.
À la place, il semble que les fabricants vont désormais se focaliser sur la fiabilité et la stabilité de ces connexions. On peut citer Coordinated Spatial Reuse (Co-SR). Il s’agit d’une évolution de Spatial Reuse, un protocole introduit avec la sixième génération du standard Wi-Fi qui permet à tous ces appareils d’échanger des données plus efficacement dans des environnements déjà très chargés en communications sans fil. Cette nouvelle itération assurera une coordination encore plus étroite, et selon MediaTek, permettra « d’augmenter le débit global du système de 15 à 25 % ».
MediaTek cite aussi le Coordinated Beamforming (Co-BF), une autre technique d’optimisation qui permet de diriger le signal plus efficacement vers un appareil précis d’un réseau. En pratique, cela permettrait d’augmenter la quantité de données transmise « de 20 à 50 % ».
PCWorld cite aussi Dynamic Sub-Channel Operation (DSO), qui permettra d’allouer de la bande passante de façon dynamique en fonction des capacités du point d’accès et de l’appareil, ou Refined Modulation, une fonctionnalité conçue pour améliorer la stabilité de la connexion avec un appareil en mouvement — par exemple, lorsque l’utilisateur se déplace d’une pièce à l’autre.
Rendez-vous en 2028
Il convient toutefois de préciser que cette nouvelle norme ne sera sans doute pas formalisée officiellement avant un certain temps ; certains éléments pourraient changer avant 2028, la date à laquelle le Wi-Fi 8 devrait débarquer. Et dans tous les cas, ce nouveau standard mettra forcément de longues années à s’imposer, comme ses prédécesseurs.
Mais quoi qu’il en soit, l’aperçu proposé par MediaTek reste enthousiasmant. Il pointe vers un vrai pas en avant en termes de confort d’utilisation — notamment dans les environnements réseau très encombrés ou peu propices à la propagation du signal. Il conviendra donc de suivre le développement de ce nouveau standard très prometteur.
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manque le DAS dans le tableau, dommage