Joe Biden et Xi Jinping, les Présidents Américains et Chinois, se sont récemment rencontrés lors d’un sommet à Lima où ils sont notamment arrivés à un rare consensus : selon Reuters, ils ont tous les deux affirmé leur intention de réserver le contrôle de l’arsenal nucléaire aux humains en chair et en os, et de ne pas le céder à des programmes basés sur l’intelligence artificielle.
Selon l’agence de presse, la Défense américaine a estimé en fin d’année dernière que la Chine disposait de plus de 500 ogives nucléaires, et que ce chiffre pourrait tripler d’ici 2030. En termes numériques, elle se rapprocherait donc considérablement des États-Unis, qui possèdent officiellement 1770 ogives de ce type. Forcément, cette dynamique est surveillée de près par l’Oncle Sam, qui est déjà notoirement préoccupé par la montée en puissance technologique et économique de son rival — notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Même si son potentiel de destruction reste très largement inférieur à celui des armes nucléaires, il s’agit tout de même d’une thématique dont l’importance économique et stratégique augmente très rapidement en ce moment. Certains analystes ont donc commencé à suggérer que cette technologie pourrait être utilisée pour construire des systèmes de frappe préventive, capables de déclencher automatiquement l’oblitération nucléaire d’une menace potentielle sans la moindre intervention humaine.
Un consensus rare et encourageant
Heureusement, la communauté internationale semble farouchement opposée à ce concept, pour des raisons évidentes. Personne n’a envie de voir émerger un scénario de type Skynet, l’IA fictive qui a initié un véritable holocauste nucléaire dans la franchise Terminator. Mais la Chine n’avait jamais vraiment clarifié sa position sur ce sujet. Elle s’était contentée de réaffirmer unilatéralement que comme les autres grandes puissances, sa politique reposait exclusivement sur la dissuasion.
Depuis plusieurs mois, Washington essayait donc de s’installer autour de la table avec l’état-major chinois pour obtenir certaines garanties — sans résultat jusqu’à présent. Cela a toutefois changé lors de cette réunion au Pérou. Pour la première fois, les chefs des deux superpuissances ont affirmé conjointement leur volonté d’exclure totalement l’IA de ce processus de décision.
« Les deux dirigeants ont affirmé la nécessité de maintenir un contrôle humain sur les décisions d’utiliser ou non des armes nucléaires », a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué cité par Reuters. « Ils ont également souligné la nécessité d’examiner attentivement les risques potentiels et de développer les technologies basées sur l’IA de manière prudente et responsable dans le domaine militaire. »
Les représentants des deux gouvernements n’ont pas précisé si cette position commune allait déboucher sur des négociations plus poussées. Mais il s’agit quand même d’un consensus très encourageant qui pourrait bien ouvrir la voie à un traité en bonne et due forme, afin d’interdire formellement l’usage de l’IA dans ce contexte.
Il convient toutefois de rappeler qu’il s’agissait probablement de la dernière entrevue entre Xi Jinping et Joe Biden, qui va bientôt céder le bureau ovale à un Donald Trump fraîchement élu pour un second mandat.
On peut donc légitimement se demander quelle direction vont prendre ces discussions. Sachant que le Républicain s’est souvent illustré par son attitude provocante, voire carrément hostile à l’égard de la Chine, il est tout à fait possible que le sujet ne revienne pas sur la table avant un certain temps…
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