Afin d’avoir un impact concret et durable sur la crise du logement, Ikea a décidé d’adopter une approche originale. Plutôt que de se contenter d’un simple don financier, l’enseigne s’est lancée dans un projet ambitieux : construire une petite maison spécialement conçue pour des personnes ayant vécu des situations de grande précarité. Ce modèle, élaboré avec le cabinet d’architecture texan WestEast Design Group, repose sur les principes du « design informé par le traumatisme », une méthode qui accorde une grande importance au bien-être et à la sécurité des résidents.
Au-delà de l’abri
Pour Samantha Eisenman, chargée de la durabilité chez Ikea US, le projet marque une rupture avec l’approche habituelle : « Trop souvent, les logements de ce type sont construits pour répondre aux contraintes de temps et de budget, sans trop se soucier de ce que les futurs résidents ont vécu. Nous avons voulu aller plus loin. »
Le prototype de 34 m² inclut ainsi des détails qui font toute la différence pour les résidents. Par exemple, les fenêtres sont plus petites et situées à des endroits stratégiques afin de garantir l’intimité, tout en permettant aux occupants de voir qui approche sans se sentir exposés. « Ce n’est pas la même idée de sécurité pour quelqu’un qui n’a pas toujours eu un toit au-dessus de la tête », souligne Susannah Munson, designer d’intérieur chez Ikea.
Au-delà de l’aménagement, l’objectif est de donner aux résidents le sentiment d’avoir le contrôle sur leur espace, ce qui est essentiel pour retrouver une certaine autonomie. Là où les « tiny houses » traditionnelles optimisent chaque centimètre carré avec du mobilier intégré, Ikea a opté pour des meubles légers et modulables, que chacun peut déplacer à sa guise. « Offrir de la flexibilité, c’est aussi offrir le choix, et le choix c’est une part d’autonomie », explique Susannah Munson.
La salle de bain comprend également un élément inattendu : une baignoire, une demande spécifique des résidents. « Beaucoup de ces personnes n’ont eu accès qu’à des douches rapides dans des centres d’accueil. La baignoire, c’est aussi un luxe de pouvoir s’accorder un moment de détente », raconte Samantha Eisenman. Ikea espère que ce premier modèle sera source d’inspiration pour d’autres initiatives similaires. Le projet suscite d’ailleurs déjà l’intérêt d’autres villes, comme Washington, où un programme de logement abordable pourrait intégrer ces mêmes principes de design centré sur le bien-être des résidents.
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