Au détour d’une partie en ligne sur Steam, peut-être vous est-il déjà arrivé de croiser des profils incitant à la haine, via des images ou des pseudonymes franchement limite. Souvent, cela s’accompagne également de paroles choquantes via le chat vocal. Malheureusement, ce phénomène est loin d’être isolé sur la plateforme de Valve, où il n’est pas nécessaire de fouiller bien longtemps avant de tomber sur ce genre de contenu. Quelques mots clés dans la barre de recherche communautaire de Steam ou un matchmaking sur Counter-Strike font l’affaire. Mais pourquoi est-ce donc si simple de tomber sur de tels images, symboles et propos ?
C’est la question que s’est posée l’ADL (Anti-Defamation League), une organisation non gouvernementale américaine cherchant à lutter contre l’antisémitisme, la discrimination et l’extrémisme. Dans un rapport publié le 14 novembre sur son site, l’organisation dévoile les résultats d’une recherche approfondie visant à dénoncer la propagation de haine et d’idéologies dangereuses sur la plateforme. Après avoir découvert plus de 1,83 million d’éléments extrémiste ou haineux – tels que des symboles nazis et terroristes, entre autres – l’ADL accuse Valve de ne pas prendre assez de mesures face “à la prolifération de la haine“.
Des règles non appliquées ?
Toujours selon le rapport de l’organisation, il s’agit d’un cas unique parmi les grandes plateformes communautaires légales. Les 1,83 million d’éléments haineux découverts par l’ADL peuvent être retrouvés sur plus de 458 millions de profils, dans plus de 152 millions d’images de profils et de groupes ainsi que dans plus de 610 millions de commentaires. Les règles communautaires de Steam interdisent de nombreux types de contenus problématiques, tels que les représentations de violence, l’incitation à la violence ou encore le harcèlement. Mais l’incitation à la haine, au terrorisme et d’autres comportements extrémistes n’y sont pas directement mentionnés. Le code de conduite est flou et c’est bien ce que reproche l’organisation américaine au géant du jeu vidéo.
“Si Steam semble techniquement capable de modérer les contenus extrémistes et haineux sur sa plateforme, la diffusion de ces contenus est due en partie à l’approche très permissive de Valve en matière de politique de contenu. Dans de rares cas, Steam a supprimé de manière sélective des contenus extrémistes, principalement autour de groupes extrémistes rendus publics suite à des instances de pression gouvernementale. Toutefois, ces mesures sont rares, Valve ne s’attaquant pas systématiquement au problème de l’extrémisme et de la haine sur sa plateforme” explique l’ADL.
Ce rapport tire la sonnette d’alarme et commence à faire grand bruit, mais Valve n’a pas encore souhaité commenter ou répondre aux accusations de l’organisation. Reste alors à voir si de plus amples mesures seront prises à l’avenir, mais rien n’est moins sûr.
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