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Elon Musk ministre : le régulateur de l’aérospatiale n’a qu’à bien se tenir

Elon Musk a souvent manifesté sa frustration par rapport aux procédures de la FAA, l’agence fédérale qui supervise le trafic aérien et le lancement des fusées. Avec son entrée annoncée dans le gouvernement de Donald Trump, il disposera désormais de l’influence nécessaire pour lui mener la vie dure et libérer son entreprise des contraintes administratives qu’il pointe régulièrement du doigt.

Elon Musk, le sulfureux PDG de Twitter/X, Tesla et SpaceX, récolte en ce moment le fruit de sa campagne de soutien à Donald Trump… et les agences fédérales qui lui ont mis des bâtons dans les roues n’ont qu’à bien se tenir. La Federal Aviation Agency (FAA), en particulier, peut s’attendre à une offensive de la part du magnat avec qui elle entretient des relations difficiles.

Pour resituer le contexte, la FAA est l’une des agences gouvernementales chargées de réguler un secteur d’activité sur l’ensemble du territoire américain — en l’occurrence, le trafic aérien. Elle coordonne les trajets de tous les avions civils et gère les déplacements des aéronefs militaires. En parallèle, elle dispose aussi d’une autre prérogative qui devient de plus en plus importante en ce moment : la supervision des lancements de fusées et de toutes les activités qui y sont associées. Sur ce terrain, la FAA dispose d’un pouvoir considérable. Elle conduit des enquêtes de sécurité et d’impact environnemental, accorde les licences et permis aux opérateurs, mène des investigations poussées sur les éventuels incidents problématiques… En d’autres termes tous les acteurs du New Space ont intérêt à rester dans ses bonnes grâces.

Des frictions récurrentes

En règle générale, l’agence entretient des relations cordiales et constructives avec les opérateurs de lancement. Mais il y en a un qui se démarque à ce niveau, et pas des moindres : SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk. L’homme le plus riche du monde n’a jamais caché son goût prononcé pour le progrès rapide. Il est de notoriété publique qu’il préfère pousser ses entreprises à échouer plusieurs fois dans un intervalle de temps relativement court pour accélérer le processus d’innovation coûte que coûte. Cette approche téméraire a indiscutablement contribué au succès de son entreprise, qui domine désormais son secteur d’activité de la tête et des épaules. Et le grand manitou a bien l’intention de continuer sur sa lancéé. Mais il se heurte de plus en plus aux restrictions imposées par la FAA.

En effet, cette dernière souffre notoirement d’un manque d’effectifs très sérieux. Cela fait plusieurs années qu’elle peine à trouver des employés pour assurer le suivi du trafic aérien. Et ces lacunes se sont encore accentuées depuis l’explosion de l’aérospatiale privée. La division de l’agence qui s’occupe de cette thématique a sans cesse la tête sous l’eau, et cela se manifeste par des délais de traitement souvent très longs. Même en l’absence de problème, les opérateurs de lancement doivent souvent patienter plusieurs mois pour obtenir les autorisations nécessaires au lancement d’une fusée.

Évidemment, cette sclérose administrative ne réjouit pas franchement le PDG hyperactif de SpaceX, qui souhaite multiplier les essais techniques et les vols commerciaux. Ces dernières années, il a régulièrement manifesté son exaspération vis-à-vis de la lenteur des procédures de l’agence, qui n’avancent jamais assez vite à son goût.

Le Starship, le nouveau méga-lanceur révolutionnaire de l’entreprise, est un bon exemple de cette dynamique. À chacun de ses vols de test, SpaceX a dû attendre sagement une licence de vol qui a souvent mis un temps considérable à être délivrée. Elle a aussi dû jongler avec d’autres impératifs réglementaires, et notamment une longue enquête sur l’impact environnemental de ce géant de métal — des démarches qui ont passablement irrité Musk, ce dernier les jugeant contre-productives.

Les relations entre les deux entités se sont encore davantage détériorées sur les derniers mois quand le dirigeant a pris l’initiative de se dispenser des procédures de l’agence pour lancer deux engins (un Falcon 9 et un Falcon Heavy) avant d’obtenir les autorisations nécessaires. La FAA a donc lancé une procédure visant à infliger une amende à SpaceX. Musk, fidèle à sa réputation, a répliqué en annonçant son intention de contre-attaquer en terrain judiciaire — une façon de manifester son désaccord par rapport à ce qu’il considérait comme un excès de zèle.

Une nouvelle casquette lourde d’implications

 

Vous l’aurez compris, l’entrepreneur n’est pas le plus grand fan de la FAA. Jusqu’à présent, il n’avait pas vraiment de moyen de peser sur ses décisions — mais ce rapport de force va basculer de façon radicale lorsque Donald Trump reviendra à la maison blanche. Le camp du candidat républicain fraîchement élu a annoncé son intention de nommer le magnat à la tête d’un nouveau bureau, le Department of Government Efficiency, avec un seul objectif : “démanteler la bureaucratie gouvernementale”.

Dans le contexte actuel, certains bureaux de la FAA ont sans doute du souci à se faire : il y a fort à parier que Musk prendra un malin plaisir à démanteler une partie des procédures qui freinent son entreprise. À l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour se prononcer sur la nature de ces changements qui demeurent de toute façon hypothétiques. Mais Musk a déjà prouvé par le passé qu’il n’avait pas peur de prendre des décisions radicales, comme lorsqu’il a licencié une grande partie des effectifs de Twitter après avoir racheté le réseau. Et avec cette nouvelle casquette, il aura probablement à cœur de frapper fort d’emblée. On peut donc s’attendre à ce qu’il ne fasse pas dans la dentelle.

Il conviendra de suivre les premiers pas du nouveau conseiller privilégié du Président avec une attention toute particulière, notamment à cause de l’impact que ses décisions pourraient avoir sur l’activité de SpaceX et de ses autres entreprises ; nous sommes probablement partis pour quatre années riches en rebondissements !

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1 commentaire
  1. et c’est tant mieux pour l’humanité en général et les américains en particuliers 🙂
    Elle (l’Humanité) vient de gagner peut-être 10 ans sur la colonisation de Mars .

    Trump place ses Avengers 🙂
    Elon Musk/Tony Stark aux affaires et Pete Hegseth/Captain America au Pentagone 🙂

    C’est trop “Marvel” , les USA 🙂

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