Grâce au projet LIMITLESS (« Linear Induction Motor Drive for Traction and Levitation in Sustainable Hyperloop Systems »), des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), de l’École d’ingénierie de Vaud (HEIG-VD) et de Swisspod Technologies viennent de franchir un cap : une capsule hyperloop a parcouru 11,8 kilomètres dans une boucle fermée de 125 mètres, soit l’équivalent de 141,6 kilomètres à échelle réelle, à une vitesse théorique de 488,2 km/h.
Propulsion, lévitation… et surtout patience
Pour cette grande avancée, l’équipe a testé la capsule dans un tube de 40 centimètres de diamètre à l’EPFL, conçu pour imiter le système grandeur nature à une échelle 1:12. Denis Tudor, PDG de Swisspod et chef d’orchestre de cette innovation, a promis que cette version miniaturisée servira un jour de modèle pour un réseau hyperloop grandeur nature, capable (théoriquement là encore) de concurrencer l’avion. On y est presque, en quelque sorte…
Au cœur du projet, on trouve un moteur à induction linéaire (LIM), qui propulse et fait léviter la capsule dans un tube à basse pression. Selon Mario Paolone, professeur à l’EPFL, « le projet LIMITLESS nous permet de combiner lévitation et propulsion en un seul moteur avec une efficacité jamais vue ». En effet, la capsule est autonome en énergie, réduisant les coûts d’infrastructure, même si on est encore loin du jour où cette technologie sera rentable pour le grand public.
Pour en arriver là, l’équipe a conduit pas moins de 82 essais, à une pression de 50 millibars. Entre la consommation d’énergie, le contrôle thermique, et la propulsion, chaque élément est examiné sous toutes les coutures. Et les chercheurs sont optimistes : malgré les défis techniques, ils sont persuadés que cette capsule pourrait parcourir Genève-Berne en un temps record, même si, pour l’instant, elle reste confinée à ses modestes 11,8 kilomètres de test.
L’avenir ? Selon Denis Tudor, le projet LIMITLESS marque un tournant vers un hyperloop qui pourrait transformer la mobilité. Mais avant d’y embarquer les passagers, Swisspod testera son premier système de transport de fret dans une infrastructure plus grande aux États-Unis. « Ce test nous rapproche d’un futur où l’hyperloop sera un acteur clé du transport, un peu comme si on réinventait la roue », affirme le PDG.
Et pour le moment, tout repose sur cette boucle fermée, cette fameuse infrastructure qui « permet de tout tester ». Un avantage non négligeable qui pourrait, un jour, faire de l’hyperloop une alternative aux transports actuels. Mais en attendant, pour le public européen, mieux vaut encore compter sur le bon vieux TGV pour les trajets rapides.
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