En avril dernier, une rumeur défrayait la chronique : un article de Reuters révélait que Tesla avait abandonné son projet de voiture électrique à 25.000 dollars, un modèle longtemps attendu et vu comme la prochaine étape pour conquérir le marché de masse. Ce véhicule, que les fans et investisseurs appelaient « Model 2 », aurait permis au groupe de diversifier son offre en proposant un véhicule plus accessible que la Model 3, qui reste le modèle le moins cher de la marque avec un prix de départ de 42.490 dollars.
Le pari de l’autonomie totale
Elon Musk avait alors démenti cette information dans son style outré habituel, et sans donner de détails. Cependant, lors de la présentation des résultats trimestriels le 23 octobre, le CEO a fini par admettre qu’un modèle à 25.000 dollars sans capacité autonome serait, selon lui, « inutile ». Il a déclaré : « Avoir un modèle régulier [à ce prix] n’a aucun sens. Ce serait ridicule. » D’après lui, seul un modèle entièrement autonome justifierait le lancement d’un véhicule à bas prix.
Face aux exigences du marché et à la montée en puissance des constructeurs de véhicules électriques chinois, Tesla a revu ses priorités. En mai, l’entreprise a supprimé de son rapport d’impact son ambition de produire 20 millions de véhicules par an d’ici 2030. Cette décision a été interprétée comme un signal de réalignement stratégique, elle s’inscrit dans une nouvelle vision où les robotaxis autonomes deviendront le pilier de la croissance.
Elon Musk a présenté le mois dernier un prototype baptisé « Cybercab », un modèle deux portes, deux sièges, sans volant ni pédales, destiné à être entièrement autonome. « Il s’agit d’un véhicule conçu pour la conduite autonome », a déclaré le dirigeant, ajoutant que sa production pourrait débuter dès 2026. Si cette vision voit le jour (et c’est un grand « si »), Tesla serait alors effectivement en mesure de proposer une solution de transport autonome pour environ 25.000 dollars.
Mais les observateurs de la chose « Tesla » restent sceptiques. Le Cybercab, avec son design inspiré des voitures sportives et sa configuration deux places, pose bien des questions concernant la clientèle visée. Ce modèle semble en effet peu adapté pour des services de transport de masse. De plus, les promesses de véhicules autonomes « sans conducteur » de Tesla ont du plomb dans l’aile, la technologie « Full Self-Driving » actuelle de l’entreprise exigeant toujours la supervision d’un conducteur humain… et donc d’un bon vieux volant.
Certains analystes estiment que Tesla aurait pu privilégier une approche plus prudente, en lançant par exemple une version abordable de ses modèles actuels. L’abandon d’un modèle accessible laisse très clairement un espace à la concurrence chinoise, plus rapide à proposer des véhicules électriques à des prix compétitifs.
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