Ça n’aura pas traîné. Quelques mois après son lancement dans l’Hexagone, Max serre déjà la vis concernant le partage de compte en dehors d’un même foyer. L’entreprise marche dans les pas de Netflix et Disney+, en évoquant ses plans pour le déploiement de cette nouvelle mesure. Comme Disney+ avant elle, la plateforme emploiera d’abord la méthode douce avant d’acter un blocage des profils qui “squattent” le compte d’un ami ou d’un membre de leur famille vivant loin. Dès l’année 2025, de premiers mails seront envoyés pour rappeler les conditions d’utilisation de la plateforme américaine. En effet, un compte Max est accessible seulement aux résidents d’un même foyer. Pourtant, de nombreux utilisateurs échangent leurs mots de passe avec des proches pour économiser sur une facture de plus en plus salée pour les amateurs de productions sérielles. Selon le directeur financier Gunnar Wiedenfels, cette répression sera néanmoins progressive, elle devrait s’étaler sur les années 2025 et 2026. Dans un premier temps, les utilisateurs seront invités à souscrire une option payante pour ajouter un profil externe.
C’était la stratégie de Netflix concernant la fin du partage de compte, une opération rondement menée qui a profité à son offre supportée par la publicité. Selon Wiedenfels, le projet de Max ressemble ainsi plus à “une forme d’augmentation de prix”, car l’entreprise “demande aux membres qui ne sont pas inscrits ou aux membres de plusieurs foyers de payer un peu plus”. Le montant de ce supplément n’a pas été communiqué, on peut s’attendre à ce qu’il coïncide avec le prix d’un abonnement “Basic avec pub” soit 5,99 euros par mois pour l’Hexagone. À l’heure où la rentabilité est au cœur des préoccupations des géants de la SVOD, la répression du partage de compte chez Max n’est pas vraiment une surprise. Comme bien souvent, il faut s’attendre à ce que les mesure du genre soient d’abord déployées sur certains marchés d’Amérique du Nord avant d’investir nos contrées. La machine est cependant en marche, et ce ne sera sans doute pas la seule mesure prise par Warner Bros Discovery pour augmenter ses marges.
Vers une augmentation du prix ?
Lors de la présentation des résultats trimestriels de l’entreprise (jusqu’au 30 septembre 2024), Gunnar Wiedenfels a aussi laissé entendre qu’une révision tarifaire était également dans les tuyaux de l’entreprise. Avec un abonnement Premium facturé 13,99 euros par mois, le service s’inscrit parmi les “bons marchés” du secteur. Selon le directeur financier, la nature “Premium” du service offre une “marge de manœuvre assez importante pour continuer à proposer un prix judicieux” tout en favorisant un investissement dans de nouveaux contenus. Aux États-Unis néanmoins, les prix ont été revus à la hausse en juin dernier. Cela concernant seulement les abonnements dépourvus de publicité, aucun de ses concurrents n’ayant pour l’heure acté un passage au-dessus de la barre des 8 dollars.
Pour l’heure, Max compte pas moins de 110,5 millions d’abonnés dans le monde. Au cours des trois derniers mois, le service a vu son nombre d’utilisateurs payants bondir de 7,2 millions, sans doute aidé par l’arrivée de Max sur plusieurs territoires européens dont la France. La tenue des Jeux olympiques a aussi été favorable au service de streaming, la compétition s’étant déroulée à Paris a atteint les 215 millions de vues cumulées sur la période estivale. C’est 23% qu’en 2020 à Tokyo. Enfin, côté fiction, le lancement de The Penguin a été une belle réussite. Il s’agit de l’un des meilleurs débuts pour une série inédite, au même titre que The Last of Us ou encore House of the Dragon.
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