C’est un nouveau coup d’épée dans l’eau pour la lutte anti-piratage. Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le blocage de 26 sites de streaming illégal, par l’intermédiaire de ses fournisseurs d’accès à Internet. Ce sont eux qui sont désormais responsables du blocage de l’accès à ces plateformes auprès des internautes, avec une efficacité toute relative.
26 sites concernés
La décision du tribunal de Paris concerne l’ensemble des FAI — dont Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free. Ces derniers ont désormais la responsabilité de bloquer l’accès à 26 sites, à l’image de French-Stream, Zone-Téléchargement et PapyStreaming. Des plateformes bien connues des amateurs de contenus gratuits (et donc illégaux), qui amassent chaque mois des millions de visiteurs, et font le malheur des ayants-droits, qui dénoncent régulièrement une diffusion sauvage, sans aucune autorisation.
Cette demande de blocage, menée par l’Union des producteurs de cinéma, le Syndicat de l’édition vidéo numérique et certaines sociétés de production comme Gaumont est donc la réponse légale à une problématique de longue date. L’industrie culturelle française ne désespère pas de protéger ses droits face au piratage, et la décision du tribunal judiciaire de Paris concerne aussi bien la métropole que les territoires ultramarins.
Une efficacité discutable
Tout le problème de cette initiative réside dans son inefficacité. Sur le papier, le blocage des sites devrait effectivement dissuader la plupart des internautes de télécharger ou de visionner du contenu illégalement. Reste que la désindexation ne suffit pas à faire disparaître une plateforme. Elle continue d’exister, mais se retrouve simplement bloquée sur le territoire français. Reste qu’il est toujours possible d’y accéder, via un VPN, un site miroir, ou encore un DNS alternatif. La plupart des sites concernés comme Zone-Téléchargement n’en sont d’ailleurs pas à leur coup d’essai, ce qui ne les empêche pas de continuer à exister par des moyens détournés. En juillet dernier, 48 sites avaient déjà été bloqués pour des raisons similaires, sans disparaître pour autant.
Dommage pour les législateurs européens, il est devenu de plus en plus facile d’accéder à ces outils de contournement, et la plupart des internautes qui utilisent des sites de streaming ou de téléchargement pirates sont au fait des alternatives qui existent. Sur un marché morcelé où les offres légales se multiplient et augmentent leurs tarifs, les internautes sont de plus en plus nombreux à se (re)retourner vers le téléchargement illégal, ou à opter pour des IPTVs pirates.
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