La SNCF a annoncé qu’à compter du 1er janvier 2025, les guichets ne prendront plus en charge les Chèques-Vacances au format papier. Les quelque cinq millions de bénéficiaires de ces aides, souvent utilisées pour l’achat de billets de train, devront donc se tourner vers la version numérique, comme l’explique Les Échos.
Les voyageurs devront prendre des précautions
La dématérialisation de ces titres n’est cependant pas sans inconvénients : les détenteurs de Chèques-Vacances en format papier devront s’acquitter de frais de 10 euros pour les convertir en format numérique via une procédure en ligne. Une transition qui pourrait compliquer l’accès au transport pour de nombreux voyageurs habitués au support papier, d’autant plus que cette opération comporte certains risques comme la perte ou le vol lors de l’envoi postal de leurs chèques.
Du côté de la SNCF, la décision se justifie par une forte augmentation de l’usage des Chèques-Vacances numériques, une tendance que l’entreprise constate depuis plusieurs années. « L’usage des Chèques-Vacances digitaux a explosé ces deux ou trois dernières années », souligne un représentant de la SNCF.
La dématérialisation complète des Chèques-Vacances ne fait pas l’unanimité. La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), fustige cette mesure perçue comme une contrainte supplémentaire pour les voyageurs : « Après la hausse des prix des billets, les restrictions sur les bagages, maintenant les Chèques-Vacances… Le TGV est déjà inaccessible pour certains, cette décision impacte encore davantage le pouvoir d’achat des ménages », pointe François Delétraz, le président de l’organisation.
Pour les voyageurs utilisant le TER, des différences apparaîtront également. Les guichets des gares régionales, notamment pour les lignes de TER désormais gérées par certaines régions, conserveront pour l’instant l’option des Chèques-Vacances papier. L’absence de guichets dans certaines zones rurales pourrait rendre ces titres presque inutilisables pour des trajets de proximité. Une réalité qui pourrait pousser davantage de bénéficiaires à adopter la version numérique, malgré les frais de dématérialisation et les risques liés à l’envoi par la poste.
L’Agence nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV) soutient de son côté la démarche de dématérialisation. Pour l’ANCV, il est légitime que les entreprises partenaires adaptent leurs politiques de paiement en fonction de leurs stratégies internes de numérisation. On rappelle qu’un quart des entreprises distribuent exclusivement des Chèques-Vacances numériques ; la majorité laisse encore le choix entre format papier et numérique. L’ANCV conseille aux comités d’entreprise de proposer ce choix aux salariés, afin d’éviter des démarches supplémentaires et des frais pour les utilisateurs.
Pour ceux qui optent pour la conversion, l’ANCV recommande l’envoi en recommandé des carnets papier pour réduire les risques de perte ou de vol durant l’acheminement postal. L’agence prévoit également des dispositifs de sécurisation pour les transactions numériques, mais invite les bénéficiaires à la vigilance.
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