Les plateformes de ventes chinoises connaissent une croissance fulgurante. Misant sur des prix très attractifs, de nombreux partenariats avec des influenceurs et des campagnes promotionnelles agressives, les enseignes Temu et Shein s’invitent dans les habitudes de consommation des Français. Dorénavant, bien implantés sur le marché européen, Temu et Shein représentent une part non négligeable des activités de La Poste. Lors d’une audition s’étant déroulée mercredi devant la commission des affaires économiques du Sénat, le PDG de l’opérateur de services postaux a détaillé les données de cette croissance exponentielle.
Philippe Wahl explique que les deux entreprises représentent à l’heure actuelle 22% des colis expédiés par ses services. C’est un point de plus qu’Amazon, premier client de La Poste. Pour appuyer son argumentaire, Wahl ajoute que c’était seulement 5% il y a encore cinq ans. L’attrait des consommateurs pour les deux plateformes d’e-commerce serait d’ailleurs plus important sur le marché français que dans le reste de l’Europe. Autrefois fer de lance de La Poste, les lettres ne pèsent que 15% de ses ventes en 2024.
Des plateformes dans le viseur des régulateurs
Temu et Shein sont surveillés de près. Ce jeudi 31 octobre, Bruxelles annonce l’ouverture d’une enquête pour s’assurer “que les produits vendus (sur la plateforme Temu) respectent les normes de l’UE et ne mettent pas en danger les consommateurs”. Des vêtements, à l’électronique en passant par la déco et les jouets, le site chinois multiplie les offres à prix cassés avec la ferme intention de s’installer comme un acteur majeur du secteur de la vente en ligne. Mais la conformité des produits interroge, autant que l’impact environnemental et les méthodes utilisées par l’entreprise qui détient aussi le site chinois Pinduoduo.
Concernant la conformité des produits, la Commission européenne se donne autant de temps que nécessaire pour livrer ses conclusions. L’annonce de cette enquête intervient un mois après que six pays de l’Union européenne aient tiré la sonnette d’alarme. La France, l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Pologne, invitaient Bruxelles à se pencher sérieusement sur le cas de l’entreprise lancée il y a maintenant un peu plus d’un an dans nos vertes contrées. Si Temu était reconnue coupable, elle pourrait se voir infliger une amende allant jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires annuel. De son côté, Temu avance tout mettre en œuvre pour s’assurer de la conformité des produits vendus sur son site :
“Temu prend très au sérieux ses obligations en vertu de la DSA. Nous investissons continuellement dans le renforcement de nos procédures de contrôle de la conformité des produits vendus sur notre plateforme, afin de garantir les intérêts et la sécurité de nos clients. Nous coopérons ainsi pleinement avec les régulateurs pour soutenir notre objectif commun d’un marché sûr et fiable pour les consommateurs. À cette fin, nous sommes notamment engagés dans des discussions afin d’adhérer au ‘Memorandum of Understanding (MoU) on the sale of counterfeit goods on the internet’, un accord volontaire facilité par la Commission européenne, qui allie les acteurs majeurs du e-commerce en Europe et les titulaires de droits (de biens dont des versions contrefaites et piratées sont vendues en ligne) dans la lutte contre le référencement de produits contrefaits sur les plateformes. La contrefaçon est un problème qui touche l’ensemble du secteur, et nous pensons que des efforts de collaboration sont essentiels pour atteindre nos objectifs communs de protection des consommateurs et des détenteurs de droits.”
En parallèle, l’Europe envisage de réformer son système de taxes aux frontières pour s’adapter à la croissance de ces nouveaux acteurs. Le seuil des 150 euros est remis en doute, il pourrait changer pour s’adapter à un secteur en mutation. Des envois fractionnés, des articles sous-évalués et un modèle douanier vieillissant, la refonte du texte est à l’étude. Là encore, les activités des géants chinois pourraient s’en trouver largement impactées, tout comme La Poste qui compte à 41% sur Amazon, Temu et Shein pour faire vivre son entreprise.
*** Cet article a été mis à jour pour inclure la réponse des représentants de Temu ***
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J’aimerais savoir pourquoi tous les colis transportés par La Poste et Colissimo sont systématiquement ouverts puis rescotchés grossièrement, quelques articles étant même carrément sortis de leur emballage. Seule cette Société utilise ces pratiques très désagréables
Euh ce n’est pas la poste qui est responsable de cela, vous pouvez déposer une réclamation auprès d’eux.
Ça peut être deux choses soit : Il est possible que qqun s’amuse à fouiner dans les colis.
Soit ce sont des colis qui passent de livreur en livreur qui se font abîmer ou ouvrir par «manque de soin.
Pour répondre à l’article, c’est bien pour la poste, beaucoup moins bien pour la planète. she in c’est de la merde, Temu aussi.
Les gens sont tellement heureux visiblement d’acheter des produits de M…