Après l’excellente enquête Les Jeux vidéo et nos enfants (Steinkis, 11 mai 2023), Cookie Kalkair revient cette année avec une nouvelle immersion dans la psyché des plus jeunes, cette fois consacrée aux réseaux sociaux. Comme il l’avait déjà fait avec le tatouage et le polyamour, l’auteur et dessinateur livre une enquête didactique et pleine de bon sens, qui s’interroge sur les bons gestes à adopter et déconstruit les idées reçues. Le résultat est brillant de pédagogie, parle aux parents aussi bien qu’aux ados, et devrait être présenté comme un manuel d’utilité publique, documenté et sourcé, lucide mais jamais technophobe.
Notre temps d’écran dépasse notre temps de sommeil
En France, nous passons en moyenne 5h22 par jour devant un écran, dont la grande majorité sur notre smartphone, à scroller indéfiniment sur les réseaux sociaux. Le chiffre est en gausse globale, et s’il varie d’un pays à un autre, il reflète une tendance vertigineuse. Selon certaines prévisions, un adolescent de 18 ans passera plus de 25 années de sa vie devant un écran, dépassant largement son temps de sommeil, quant à lui estimé à 24 ans. A titre de comparaison, nous passons près de trois ans de notre vie aux toilettes.
Les parents ne peuvent (légalement) pas poster n’importe quoi
C’est un sujet qui revient régulièrement dans les débats publics. Le sharenting, cette pratique qui consiste pour les parents à publier en ligne (et souvent en public) des photos de leur progéniture sur les réseaux sociaux, est aussi décriée qu’elle est populaire. Selon la CNIL, un enfant de 13 ans aurait déjà 1300 photos de lui sur les réseaux sociaux, avant même que ce dernier ne commence à investir sa vie numérique.
Comme une piqûre de rappel nécessaire, l’auteur de Les Réseaux sociaux et nos ados précise l’importance du droit à l’image et de son respect, y compris chez les mineurs. “La définition de l’autorité parentale inclut désormais la notion de vie privée : les parents ont pour obligation de veiller au respect de la vie privée de leur enfant de manière commune (loi du 19 février 2024 visant à garantir le respect du droit à l’image des enfants). Les parents doivent associer l’enfant à l’exercice de son droit à l’image, selon son âge et son degré de maturité (Convention internationale des droits de l’enfant 1989). Toute diffusion d’image portant atteinte à la dignité ou l’intégrité morale de l’enfant peut entraîner une délégation partielle forcée de l’autorité parentale“.
Il existe plusieurs solutions pour diminuer son temps d’écran
Pas facile de contrôler sa soif de dopamine, entre les notifications à gogo, le scroll infini et la redoutable force de frappe des algorithmes, qui savent mettre le doigt sur nos désirs les plus enfouis. Pour limiter la casse, et protéger ses enfants d’une surexposition néfaste aux réseaux sociaux, Cookie Kalkaire distille plusieurs conseils à destination des parents dépassés par la situation :
- Désactiver les notifications, simple et efficace, c’est le meilleur moyen pour éviter d’être sollicité toute la journée par son smartphone.
- Définir des temps d’écran, et activer le contrôle parental : il ne s’agit pas de fliquer les enfants, mais simplement de veiller à ce qu’ils et elles respectent les règles établies. L’adolescent pourra de lui-même réaliser le temps passé en ligne, et les parents auront la main sur les comportements les plus à risque.
- Mettre en place des moments sans écran, sur les temps de repas, d’activité en famille ou avant le coucher par exemple.
- Respecter les règles que l’on fixe à nos enfants. Bien souvent, les ados ne font qu’imiter notre comportement. En délaissant les smartphones en leur présence, et en respectant les règles familiales établies, il sera forcément plus simple de rallier les plus jeunes à une utilisation raisonnée des réseaux sociaux.
Découvrir Les Réseaux sociaux et nos ados
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