En début d’année, plusieurs grands médias économiques ont révélé qu’OpenAI avait commencé à poser les bases d’une nouvelle stratégie, avec l’objectif de produire son propre hardware pour entraîner ses modèles IA. Dix mois plus tard, l’entreprise de Sam Altman semble avoir bien avancé ; selon Reuters, elle espère désormais produire ses premières puces dans un futur proche.
Cette initiative, initialement révélée par Bloomberg et le Financial Times, est bâtie sur un constat simple : comme toutes les entreprises qui ont fait du machine learning leur fonds de commerce, OpenAI est aujourd’hui largement dépendante d’Nvidia. Le géant vert domine ce marché de la tête et des épaules grâce à ses GPU spécialisés dans le calcul haute performance, et n’a tout simplement pas de concurrent sérieux sur ce segment en ce moment.
Dans le contexte actuel de ruée vers l’IA, toute la Big Tech s’arrache donc ces produits, à tel point qu’Nvidia ne parvient plus à répondre à la demande — une situation très ennuyeuse pour ces entreprises qui cherchent sans arrêt à renforcer leur capacité de calcul. OpenAI a donc commencé à explorer d’autres pistes : se fournir chez d’autres entreprises, mais aussi produire ses propres puces.
Les contours de cette stratégie commencent à se préciser dans un nouveau rapport de Reuters ; le créateur de ChatGPT est en train de tisser des liens étroits avec plusieurs grands noms de l’industrie pour continuer sa marche en avant.
Pour commencer, les sources de l’agence de presse indiquent qu’OpenAI s’est rapprochée d’AMD. L’écurie orange a considérablement renforcé son catalogue de hardware IA cette année, et la startup américaine a donc prévu de commencer à utiliser ses puces en parallèle de celles d’Nvidia.
Broadcom à la conception et TSMC aux fourneaux
Mais surtout, elle compte lancer la production de ses propres puces propriétaires. Pour cela, elle compte sur deux acteurs majeurs de l’industrie des semiconducteurs. Le premier est l’américain Broadcom, qui se spécialise dans la conception et la vente de nombreux types de puces. Selon Reuters, cela fait déjà plusieurs mois que les deux partenaires travaillent sur le design de puces spécifiquement conçues pour l’inférence. OpenAI aurait notamment assemblé une équipe de choc composée d’experts réputés. Reuters mentionne notamment deux ingénieurs qui ont joué un rôle déterminant dans la création des Tensor Processing Units, les puces spécialisées dans le machine learning de Google.
Mais les prérogatives de Broadcom s’arrêtent là, car l’entreprise ne dispose pas de sa propre infrastructure de production. Pour transformer ses concepts en vrais produits, elle s’appuie sur des prestataires comme TSMC, le géant taïwanais des semiconducteurs qui joue un rôle de plaque tournante dans cette industrie. Ce dernier entretient des relations privilégiées avec la plupart des géants du hardware, qui se reposent largement dessus pour la partie fabrication. Et selon Reuters, Broadcom a joué un rôle d’entremetteur en permettant à OpenAI de sécuriser la capacité de production nécessaire auprès de TSMC.
Les fondations du programme semblent bien en place, et OpenAI s’attend apparemment à obtenir des résultats concrets assez rapidement. Toujours selon Reuters, les premières puces propriétaires d’OpenAI devraient sortir des usines de TSMC à l’horizon 2026. Même si le calendrier exact est encore loin d’être gravé dans la roche, les troupes de Sam Altman sont donc sur une bonne dynamique. OpenAI n’a jamais été aussi proche de produire ce matériel qui, en théorie, lui permettra d’augmenter sa capacité à entraîner des modèles tout en s’offrant un certain degré d’indépendance vis-à-vis d’Nvidia.
À l’approche de cette échéance, il sera aussi intéressant de voir si d’autres cadors de l’IA suivront l’exemple d’OpenAI, auquel cas le bras de fer qui existe déjà dans le domaine du software pourrait aussi déborder du côté du hardware.
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