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Intel Core Ultra 200S : que disent les premiers benchmarks ?

A peine arrivés, les nouveaux processeurs desktop d’Intel sont déjà sous le feu des critiques, avec une montagne de benchmarks décevants voire carrément accablants qui commencent à émerger.

Les nouveaux processeurs de bureau de série Intel Core Ultra 200 sont enfin arrivés. Un peu partout sur la toile, on commence à voir apparaître des tas de benchmarks, et une tendance claire commence déjà à se dégager : ces puces basées sur la nouvelle architecture Arrow Lake sont décevantes en termes de performances brutes, notamment du côté des jeux vidéo – même s’il y a tout de même des raisons d’espérer.

L’écurie bleue avait déjà pris soin de tempérer les attentes du public, en se gardant bien d’insister lourdement sur les performances comme elle avait pris l’habitude de le faire. Et avec le recul, on comprend aisément pourquoi.

Des performances en jeu décevantes

En effet, tous les grands noms de l’écosystème hardware ont observé une tendance similaire, à savoir que les performances en jeu de la nouvelle série K sont globalement… assez modestes, pour rester poli.

Dans certains jeux comme Starfield ou Cities Skylines II, la plupart des reviewers ont mesuré des performances tout à fait adéquates, notamment pour le nouveau chef de file de la gamme, le Core Ultra 9 285 K, qui arrive souvent en tête sur ces benchmarks. Mais plus on croise les résultats des différentes sources, plus on se rend compte qu’il s’agit malheureusement de cas isolés. Dans la plupart des cas, ils offrent un gain de performance presque insignifiant… voire carrément négatif.

Par exemple, que ce soit sur Cyberpunk 2077, Final Fantasy XIV, Formula 1 2024, Warhammer III ou Dragon’s Dogma 2, le nouveau flagship ne parvient jamais à surpasser les derniers Ryzen 9000 d’AMD. Dans les benchmarks de GamersNexus, un groupe réputé pour la rigueur de ses tests, il échoue régulièrement derrière les Ryzen 7 5800X3D et 7800X3D, des modèles d’ancienne génération qui restent imbattables en termes de rapport puissance/prix. Mais il y a encore plus inquiétant. Dans la plupart de ces jeux, le Core Ultra 9 285 K termine derrière les processeurs Intel de 14e et même de 13e génération en moyenne ! En d’autres termes, cela ressemble plus à une régression qu’à un nouveau produit digne de représenter une nouvelle génération.

S’agit-il d’une anomalie ? Est-il possible que le nouveau flagship souffre d’un problème isolé qui ne toucherait pas le reste de la gamme ? Malheureusement, il semble que non ; chez la grande majorité des reviewers, on observe une tendance similaire sur le segment milieu de gamme avec le Core 5 Ultra 245K, ce qui n’est décidément pas de bon augure.

Quelques points positifs

En revanche, la donne est légèrement différente lorsqu’on s’écarte de l’écosystème gaming. Dans les applications professionnelles, on constate immédiatement que le Core Ultra 9 285 K s’en sort nettement mieux. Les tests de GamersNexus et de Puget Systems, un autre intégrateur connu pour la rigueur de sa méthodologie, placent le nouveau flagship en première position sur Premiere Pro et After Effects, ainsi que dans les applications de rendu vidéo basées sur le CPU comme Cinebench et Blender et dans la compilation de shaders sous Unreal 5.

Il reste aussi un dernier point encourageant : la consommation d’énergie. C’est un point sur lequel les processeurs Intel étaient généralement assez catastrophiques, notamment sur les dernières générations. Mais cette fois, l’écurie bleue promettait un vrai progrès à ce niveau, et force est de constater que dans l’ensemble, le contrat est rempli. La plupart des benchmarkers ont constaté que le Core Ultra 9 285 K était légèrement moins gourmand que son prédécesseur (le modèle 14900K), mais aussi que son nouveau concurrent direct, le Ryzen 9 9950X. Et plus on descend dans la gamme, plus l’écart semble se creuser. A fréquence égale, le Core Ultra 5 245 K semble nettement plus économe que son équivalent de 14e génération, l’i5 14600K (20 à 40 % en fonction des benchmarks).

Le début d’une nouvelle ère ?

Il faudra attendre d’avoir plus de recul (et d’éventuelles mises à jour logicielles) pour savoir si ces puces sont intrinsèquement mauvaises, ou si elles ont été sorties trop précipitemment. Il n’est pas encore exclu que ce certaines conséquences du manque de maturité souligné par les testeurs puisse être corrigé par la suite. Mais quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, la conclusion est claire : passez votre chemin. Si vous utilisez surtout votre PC pour jouer, il n’y a tout simplement pas la moindre raison d’investir dans ces nouveaux processeurs. Et même si vous comptiez vous en servir pour alimenter une workstation professionnelle, la grille tarifaire sera probablement rédhibitoire, surtout lorsqu’on tient compte du fait qu’ils se montent sur un nouveau socket et qu’il faudra donc aussi changer de carte mère… et potentiellement investir dans de la RAM DDR5. Aïe.

Au bout du compte, les testeurs sont quasiment unanimes : pour le moment, Arrow Lake est une vraie déception. Le seul vrai point positif émerge lorsqu’on se penche sur la feuille de route desktop d’Intel. Le fondeur considère cette 15e génération comme un vrai tournant, et cherche à poser les bases d’une nouvelle ère plus saine susceptible de faire oublier les débuts moribonds de l’ère Pat Gelsinger. Si Intel joint la parole aux actes et qu’il ne s’agit pas d’un simple artifice de communication, on peut donc imaginer un futur où l’écurie bleue pourrait redevenir compétitive d’ici quelques générations. Rendez-vous dans deux en trois ans pour en juger !

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