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Mistral : le champion français de l’IA s’allie au géant Qualcomm

Les nouveaux modèles d’IA générative de la licorne vont débarquer sur les incontournables puces Snapdragon du fondeur américain, qui équipent de nombreux smartphones, mais aussi des ordinateurs portables et bientôt des voitures.

Qualcomm vient d’annoncer le début d’une collaboration étroite avec Mistral, la licorne française qui fait partie du gotha européen de l’intelligence artificielle. Le fondeur compte déployer les derniers modèles de son nouveau partenaire sur une foule d’appareils équipés de ses puces, des PC aux smartphones en passant par les voitures intelligentes.

Au cœur de cette alliance franco-américaine, on retrouve Ministral 3B et Ministral 8B, deux nouveaux modèles présentés officiellement il y a un peu plus d’une semaine. Comme ces noms le laissent entendre, il s’agit de modèles légers et compacts, mais suffisamment performants pour offrir de nouvelles fonctionnalités IA à un tas d’appareils — tout en local et sans dépendre d’une connexion à un puissant serveur.

« Nos clients et partenaires les plus innovants demandent de plus en plus une inférence locale et respectueuse de la vie privée pour des applications critiques telles que la traduction, les assistants intelligents sans Internet, l’analyse locale et la robotique autonome. Les Ministraux ont été conçus pour fournir une solution efficace en termes de calcul et à faible latence pour ces scénarios », expliquait l’entreprise dans un communiqué daté du 16 octobre.

De l’IA local pour les téléphones, les PC et les voitures

Ce pitch semble avoir séduit Qualcomm, un acteur majeur du hardware qui domine une grande partie de l’écosystème mobile depuis des années. Si vous utilisez un smartphone sous Android, il y a de bonnes chances qu’il soit équipé d’un SoC Snapdragon estampillé Qualcomm. À terme, tous ces appareils pourront bénéficier des mini-modèles IA de Mistral pour alimenter des fonctionnalités telles que la traduction en temps réel.

Mais la portée de ce rapprochement dépasse largement les téléphones. Pour rappel, Qualcomm a mis un grand coup de pied dans la fourmilière avec la sortie des Snapdragon X, de nouvelles puces ARM destinées aux ordinateurs portables.

Snapdragon X Elite
© Qualcomm

Elle a ainsi donné un grand coup d’accélérateur au changement de paradigme initié par Apple. Une tendance qui menace directement l’architecture x86, omniprésente sur les ordinateurs grand public depuis de longues années — à tel point qu’Intel et AMD ont jugé nécessaire de créer un grand consortium pour défendre leur modèle commercial.

L’arrivée des mini-modèles de Mistral sur ces Snapdragon X n’est pas anodine, car ils s’inscrivent parfaitement dans la philosophie de ces puces : proposer une puissance de calcul importante sur des processeurs très économes en énergie. Il sera intéressant de voir comment cela va se concrétiser en pratique. Pour rappel, ces puces sont surtout destinées aux appareils sous Windows, le système d’exploitation de Microsoft… qui entretient des relations privilégiées avec OpenAI, le créateur de ChatGPT et leader mondial de l’IA générative commerciale avec lequel Mistral ambitionne de rivaliser.

Pour finir, Ministral 3B et 8B débarqueront aussi sur les tout nouveaux Snapdragon Cockpit Elite et Snapdragon Ride Elite. Ces nouvelles séries de puces, dévoilées il y a trois jours à peine, ne sont pas conçues pour les appareils portables. A la place, elles ont vocation à offrir des fonctionnalités IA à une nouvelle génération de véhicules intelligents, de la conduite autonome aux assistants de bord. On imagine que ces derniers pourront directement bénéficier des modèles de Mistral.

Un nouveau rapprochement avec la Big Tech américaine

Plus largement, ce nouveau partenariat avec un géant américain de la tech illustre l’excellente dynamique de Mistral, qui se taille une réputation de plus en plus solide dans le domaine de l’IA générative. Pour rappel, la licorne française s’était déjà alliée à un autre titan, à savoir Microsoft, en début d’année.

À l’époque, ce rapprochement avait suscité de vives réactions du côté des institutions européennes, très attachées à la notion de souveraineté technologique. Dans ce contexte, il sera intéressant de voir comment ce nouveau partenariat sera accueilli du côté de Bruxelles.

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Source : Mistral

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