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Huawei défie les États-Unis : une puce d’IA au cœur d’une nouvelle polémique

Plusieurs médias américains rapportent qu’Huawei aurait tenté de contourner les sanctions américaines pour fabriquer des puces d’IA.

Dans le viseur des États-Unis depuis des années, Huawei continue d’avancer et de susciter l’inquiétude de l’Oncle Sam. Le géant chinois n’a pas retrouvé le niveau de la dernière décennie, mais il rattrape progressivement son retard et réalise des progrès importants dans la fabrication de puces. Huawei est à un niveau que peu de personnes imaginaient, comme en témoigne l’arrivée de modems 5G développés en Chine dans ses smartphones. Un petit pas depuis l’Occident pour un Huawei toujours privé des services de Google, mais une étape importante pour regagner des parts de marché sur le marché chinois. L’annonce récente d’un smartphone pliant en trois, le Mate XT, a aussi rassuré sur la capacité du groupe à innover.

Huawei penserait aussi à l’intelligence artificielle avec la puce Ascend 910B, que Huawei a très discrètement lancé l’an dernier. Cette puce d’IA, qui pourrait concurrencer les solutions de Nvidia, aurait été produite par Huawei en abusant des largesses du système de contrôle des exportations américaines.

Un des accélérateurs d’IA de Huawei intrigue

Elle se retrouve aujourd’hui au cœur d’une polémique aux États-Unis, suite à des analyses menées par le cabinet TechInsights. Ce dernier a découvert qu’un accélérateur d’IA, autrement dit un GPU, de Huawei a été fabriqué par TSMC. Des sources anonymes ont ensuite affirmé que la puce en question était la fameuse Ascend 910B du géant chinois, ce qui constituerait une violation des sanctions américaines. Très vite, certains médias ont indiqué que la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) avait continué de fournir des puces à Huawei. Une version qui apparaît aujourd’hui fausse, si l’on en croit les dernières révélations de Bloomberg et du Financial Times.

La société canadienne TechInsights dit avoir informé TSMC de ses découvertes, ce qui a incité le premier fabricant mondial de puces électroniques à alerter le département du Commerce américain. TSMC confirme qu’un client a passé des commandes pour une puce similaire à l’Ascend 910B de Huawei, conçu pour l’entraînement des grands modèles de langage. Méfiante, l’entreprise – qui a déjà collaboré avec Huawei par le passé – dit avoir communiqué « proactivement » avec le ministère américain du Commerce. Elle assure qu’elle est une « entreprise respectueuse des lois » et s’est engagée à respecter « toutes les règles et réglementations applicables, y compris les contrôles à l’exportation en vigueur ». Rappelons que les États-Unis ont mis en place des contrôles d’exportation stricts pour empêcher les entreprises chinoises, notamment Huawei, d’accéder aux semi-conducteurs les plus avancés.

Huawei contourne-t-il les sanctions américaines ?

Il semblerait qu’il y ait une enquête en cours dans cette affaire, même si elle n’est pas officiellement confirmée. Elle devra faire la lumière sur plusieurs zones d’ombres, à commencer par l’identification du client qui a passé les commandes suspectes et son rôle dans cette affaire. Une enquête aiderait aussi à déterminer si TSMC a manqué de vigilance et à évaluer l’impact de cette potentielle violation. TSMC indique ne pas avoir fourni de produits à Huawei depuis la mi-septembre 2020, mais un intermédiaire ou une société écran aurait pu passer sous les radars. D’après Bloomberg, le groupe chinois a développé un véritable « réseau clandestin » pour contourner les sanctions américaines. Pour l’heure, TSMC indique avoir arrêté les livraisons vers le mystérieux client à la mi-octobre.

Les doutes du gouvernement américain se sont amplifiés depuis l’annonce de la puce Kirin 900S. Gravée en grande série, cette puce en 7 nm représente une avancée majeure pour l’industrie chinoise. Une réussite technique que partagent Huawei et le fondeur chinois SMIC (Semiconductor Manufacturing International Co) et qui interpelle de l’autre côté de l’Atlantique. Les États-Unis doutent fortement des capacités techniques de la Chine à être capable de développer une telle puce en si peu de temps. En effet, les sanctions ont pour but de priver Pékin des dernières technologies de pointe.

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