Passer au contenu

ESA : le programme Moonlight, pierre angulaire de la colonisation lunaire, est officiellement lancé

Ce programme a vocation à faciliter la mise en place d’une économie lunaire, et servira de preuve de concept pour le déploiement d’une infrastructure de communication sur d’autres planètes comme Mars.

L’ESA a officiellement donné le coup d’envoi de Moonlight, un programme dont l’objectif sera de déployer une infrastructure de communication et de navigation autour de la Lune. Elle offrira un soutien logistique précieux aux futures missions, et représente un vrai pas en avant dans le développement d’une « économie lunaire ».

Il y a encore pas si longtemps, les missions spatiales à destination de la Lune étaient des événements rares, exceptionnels, organisés exclusivement par une poignée d’agences spatiales de premier plan. Mais la situation est en train de changer. Sous l’impulsion de l’aérospatiale privée, qui progresse à très grande vitesse dans le sillage de SpaceX, notre satellite va bientôt connaître une ère d’activité sans précédent. Rien que sur les deux prochaines décennies, plus de 400 missions sont déjà prévues par différentes agences spatiales ainsi que de nombreuses entreprises.

Un tremplin pour la conquête de la Lune

Pour soutenir ces initiatives, l’ESA a échafaudé un grand plan d’infrastructure qui va commencer par la mise en orbite du Moonlight Lunar Communications and Navigation Services (LCNS). Il s’agit d’une petite constellation composée de cinq engins distincts.

Les quatre premiers sont des satellites de navigation qui aideront les acteurs des différentes missions à s’orienter autour de la Lune. En substance, il s’agit d’une sorte de GPS lunaire. Le dernier membre de ce quintuor sera un relais de communication à très haute bande passante et à faible latence. Il offrira une connexion directe avec un ensemble de trois stations terrestres dédiées, créant ainsi un réseau stable et performant à plus de 400 000 km de distance. Ces engins seront intégrés à une offre commerciale à laquelle les entreprises privées pourront souscrire pour faciliter leurs missions lunaires.

Cette mini-armada sera stratégiquement positionnée de façon à optimiser la couverture du pôle sud lunaire. Pour resituer le contexte, il s’agit de la zone sur laquelle les agences spatiales vont concentrer leurs futurs efforts de colonisation à partir de 2030.

Elle présente en effet une combinaison de zones surélevées ensoleillées en permanence, idéales pour la production d’énergie photovoltaïque, et de profonds cratères constamment ombragés qui regorgent de ressources potentiellement exploitables, à commencer par de la glace d’eau.

Moon Village
Une vue d’artiste d’un concept de base lunaire. Moonlight sera très important pour faciliter la mise en place de tels avant-postes. © ESA – P. Carril

Mais avant d’en arriver là, il va falloir commencer par poser quelques fondations logistiques. Cela va commencer par le déploiement du Lunar Pathfinder, un satellite précurseur qui aura la lourde responsabilité d’ouvrir la voie au reste de la constellation Moonlight. Il offrira lui aussi un service de relais de communication, certes moins performant que celui de Moonlight, mais déjà très utile pour tester un tas d’autres systèmes plus avancés dans de bonnes conditions. Le lancement du Pathfinder est prévu en 2026, suite à quoi les services Moonlight seront progressivement déployés entre 2028 et 2030.

Un jalon majeur pour l’aérospatiale européenne

Plus largement, Moonlight est aussi un système modulaire et extensible tourné vers l’avenir. Il s’inscrit notamment dans le cadre de LunaNet, une initiative commune des agences spatiales européennes (ESA), américaines (NASA) et japonaises (JAXA). Son objectif, c’est de garantir un certain niveau de compatibilité et d’interopérabilité entre les systèmes des trois partenaires. A plus long terme, Moonlight servira aussi de preuve de concept pour un autre programme appelé MARCONI, dont l’objectif sera d’établir une infrastructure similaire autour de la planète Mars.

Moonlight Signature At Iac 2 Pillars
La signature des accords Moonlight, au Congrès International de l’Astronautique de Milan. © ESA / P. Sebirot

« C’est un moment très spécial pour l’Europe », a déclaré Javier Benedicto, directeur de la navigation à l’ESA. « L’accord Moonlight que nous signons aujourd’hui est la colonne vertébrale du futur système de navigation autour et à la surface de la Lune. »

« Nous commençons quelque chose d’énorme », renchérit Gabriele Pieralli, le PDG de Telespazio — l’entreprise italienne qui mène le consortium industriel avec lequel l’ESA va coopérer pour déployer Moonlight. « Je suis convaincu que nous ne réalisons même pas l’importance de ce qui se passe aujourd’hui », ajoute-t-il. « L’avenir est devant nous. »

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Source : ESA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode