La transition écologique a déjà touché les emballages à usage unique, les pailles en plastiques et les sacs de course. Elle pourrait bientôt s’intéresser à un autre sujet épineux : celui des bouteilles en plastique. Cette semaine, le député Ensemble pour la République, Pierre Cazeneuve, a déposé une proposition de loi visant à interdire les bouteilles d’eau en plastique de moins de 50 centilitres. Une “absurdité écologique“, rapporte le parlementaire, qui dénonce “20, voire 25 grammes de plastique utilisés pour quelques gorgées à peine“.
Interdire les “micro-formats”
Saluée par les associations environnementales, cette interdiction vise avant tout à s’accompagner d’alternatives plus durables, comme le retour à la bouteille en verre, avec un système de consigne, ou encore l’utilisation de gourdes réutilisables, même si ces dernières sont loin d’être une solution parfaite à l’heure actuelle. Encore faut-il que ces solutions soient généralisées à l’échelle nationale, et que les espaces publics se dotent de points d’accès à l’eau potable suffisamment nombreux pour pouvoir y remplir sa gourde.
Côté consommateurs, cette interdiction nécessitera sans doute quelques ajustements. Chaque année, près de 15 milliards de bouteilles d’eau en plastique sont produites dans l’Hexagone, qui représente environ 220 bouteilles par Français. Les petits formats de 17, 25 et 33 centilitres séduisent par leur côté pratique, mais ils sont aussi très polluants. Si aucune solution n’est trouvée, la production de plastique devrait tripler d’ici 2060, estime l’OCDE.
Très peu de recyclage
Sur 400 000 tonnes de bouteilles vendues chaque année, la moitié seulement est recyclée. Chaque bouteille met approximativement 1000 ans à se dégrader entièrement, et sème sur sa route des millions de microparticules. L’idée d’interdire les plus petites bouteilles n’est donc pas une mauvaise idée, à condition de ne pas solutionner un problème par un autre.
Face aux bouteilles en plastique, les gourdes font généralement office de sauveuses. Elles sont en effet plus intéressantes, à condition de n’en avoir qu’une, et de la garder plusieurs années. Il faut en effet trois ans d’utilisation pour compenser cette fabrication. Pour l’inox et les revêtements isothermes fabriqués en Chine, la temporalité est encore plus longue. À choisir, il vaut mieux privilégier les gourdes en verre, plus facilement recyclable et moins énergivore à produire.
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