D’après une annonce du gouvernement taïwanais, TSMC va continuer d’intensifier son activité en Europe. Dans une interview à Bloomberg parue ce lundi, le ministre des Sciences et des Technologies de Taïwan Wu Cheng-wen a révélé que le titan des semiconducteurs est déterminé à continuer sur sa lancée — une perspective très enthousiasmante pour l’industrie du Vieux continent.
Une conséquence directe du Chips Act
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Chips Act, un vaste plan à plusieurs dizaines de milliards piloté par l’Union européenne. Initialement, il avait surtout pour but de répondre à la grande pénurie de composants qui a frappé le monde pendant la pandémie de Covid-19. Depuis, c’est devenu un des grands axes de la stratégie économique et technologique européenne ; à travers le Chips Act, l’Europe cherche à renforcer cette industrie par l’intermédiaire de subventions et de simplifications réglementaires.
Ce programme a directement contribué à l’implantation de TSMC sur le Vieux continent. En août dernier, l’entreprise a démarré le chantier de son tout premier avant-post européen — une usine à 10 milliards de dollars subventionnée à hauteur de 50 % par les institutions européennes. Le géant asiatique a aussi pu compter sur le soutien de plusieurs grands noms de l’industrie comme Bosch, Infineon et NXP. À terme, elle devrait produire environ 480 000 millions de wafers de silicium par an. Ceux-ci pourront ensuite se diriger vers des sites comme la future méga-usine qu’Intel est également en train de construire en Allemagne.
D’autres usines au programme
Mais TSMC n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Dans son interview à Bloomberg, Wu Cheng-wen a déclaré que l’entreprise était « déjà en train de préparer la construction de ses prochaines usines » sur le sol européen. La localisation de ces dernières ne semble pas encore fixée ; selon le représentant taïwanais, elles pourraient sortir de terre de l’autre côté du Rhin, mais aussi dans d’autres pays avoisinants. Ce qui est sûr, c’est que TSMC pourra compter sur le soutien de son gouvernement quelle que soit sa décision. « Quand ils s’étendront, notre gouvernement les aidera à établir des partenariats de recherche pour qu’ils puissent continuer à développer de nouvelles technologies », précise Cheng-wen.
Du point de vue européen, il s’agit d’une très bonne nouvelle. L’expertise mondialement reconnue de TSMC va offrir des opportunités très alléchantes aux entreprises locales. Elle va aussi contribuer directement à l’un des grands objectifs du Chips Act : augmenter la part de marché de l’Europe dans cette industrie absolument cruciale au niveau stratégique. À l’heure actuelle, seuls 10 % des semiconducteurs mondiaux sont produits dans notre région. Mais les promoteurs du Chips Act espèrent qu’il permettra de franchir la barre des 20 %, avec des retombées substantielles en termes de souveraineté technologique.
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