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Vivre 100 ans et au-delà : la science bute sur des limites biologiques

Après un siècle de progrès impressionnants dans l’allongement de l’espérance de vie, une étude montre que cette tendance est au ralenti. Même si les avancées médicales permettent de vivre plus longtemps, les chercheurs préviennent : nous avons peut-être atteint les limites biologiques de la longévité humaine.

Depuis le début du XXe siècle, l’espérance de vie a connu une progression constante dans de nombreux pays, portée par des percées médicales comme l’amélioration des conditions sanitaires et les antibiotiques. Une nouvelle étude publiée dans Nature Aging montre que ce progrès a désormais tendance à s’essouffler.

Un siècle de progrès

Conduite par Stuart Jay Olshansky, professeur à l’École de santé publique de l’Université de l’Illinois à Chicago, et son équipe, l’étude révèle que l’augmentation de l’espérance de vie a ralenti depuis les années 1990, notamment dans des pays développés comme le Japon, la France ou encore l’Australie.

« Nous avons attendu trois décennies pour voir les résultats, et ils sont conformes à ce que nous avions prédit », explique le chercheur. Selon lui, ce ralentissement était prévisible, malgré le scepticisme d’autres scientifiques. Les avancées technologiques médicales ont certes accéléré, mais elles n’ont pas eu l’effet escompté sur la durée de vie humaine.

Les chercheurs ont analysé des données de mortalité couvrant la période de 1990 à 2019, qui confirment une décélération marquée après 2010. À titre d’exemple, dans les pays ayant les plus fortes espérances de vie, comme le Japon ou la France, moins de 13 % des femmes nées en 2019 atteindront 100 ans, contre environ 3 % aux États-Unis. Ce constat amène à s’interroger sur les méthodes actuelles de prolongation de la vie humaine.

Stuart Jay Olshansky et son équipe estiment que les progrès médicaux des dernières décennies ont principalement ciblé les maladies liées à l’âge, comme le cancer ou les maladies cardiaques, mais elles n’ont pas réussi à retarder globalement le processus de vieillissement. Ce constat pose des questions sur l’approche actuelle en matière de santé publique et de recherche médicale. « La vie que nous vivons aujourd’hui, où la plupart des gens vivent bien au-delà de 65 ans, est un temps que la technologie médicale a en quelque sorte fabriqué », déclare le professeur.

Ce temps gagné grâce à la médecine a, toutefois, un prix. Les maladies dégénératives, comme les accidents vasculaires cérébraux ou la maladie d’Alzheimer, frappent de plus en plus de personnes âgées. Pour le chercheur, cette approche contre les maladies liées à l’âge n’apportera à terme que des bénéfices marginaux.

Néanmoins, certains progrès scientifiques laissent entrevoir des perspectives intéressantes. Des études récentes, notamment sur des médicaments déjà existants comme la metformine, a le potentiel de ralentir le vieillissement de manière plus globale. Cependant, Stuart Jay Olshansky met en garde contre les promesses exagérées des entreprises de recherche anti-âge, qui annoncent des traitements « miracles » pour atteindre 120 ans ou plus.

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