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Smartphone reconditionnés : la DGCCRF émet des doutes quant à leur fiabilité

Près de la moitié des acteurs du reconditionné respectent vraiment les règles.

Le marché du reconditionné est en progression. En 2023, en France, 20 % des smartphones (soit 1 sur 5) étaient vendus en seconde main, contre 7 % en 2018. Une tendance qui s’explique par l’émergence de nouveaux acteurs du reconditionné, mais aussi et surtout par l’inflation, et la diminution du pouvoir d’achat des Français. Plus fiable que l’occasion, le reconditionné assure de garder l’avantage à la fois sur le prix, et sur la garantie du produit acheté. Encore faut-il respecter les règles en vigueur, rappelle la Répression des fraudes.

Les règles ne sont pas respectées

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené en 2022 une enquête sur le marché des smartphones et tablettes reconditionnés, qui vient tout juste de livrer ses conclusions. Le résultat est pour le moins inquiétant : sur les 131 établissements testés — dont des sites de commerce en ligne, enseignes spécialisées dans l’occasion ou la téléphonie, et grande distribution — la Répression des fraudes estime que “près de la moitié des établissements contrôlés n’avaient pas intégré l’évolution de la réglementation et se sont révélés en anomalie“.

Pour être considéré comme un produit reconditionné, un smartphone ou une tablette “doit être testé sur toutes ses fonctionnalités afin qu’il offre bien au consommateur la sécurité et l’usage attendus“, rappelle la DGCCRF. Dans la réalité, cette obligation est loin d’être la norme. Ainsi, l’enquête souligne notamment que “les tests attendus ne sont pas systématiquement réalisés en cas de remplacement d’écran ou de batterie“. Le reconditionneur se contente bien souvent de remplacer un module défectueux par un autre censé être compatible, mais n’opère pas les tests produits nécessaires pour attester de son fonctionnement.

Autre point illégal, le manque de transparence envers les consommateurs est aussi pointé du doigt. Ainsi, et alors même qu’il est interdit de qualifier un produit de “comme neuf“, bon nombre de revendeurs indiquent “état neuf” ou “remis à neuf“. Aussi, il n’existe aucune harmonisation entre les différentes mentions dont usent les enseignes pour désigner l’état d’un appareil, ce qui peut facilement prêter à confusion. De la même manière, il peut être compliqué de trouver de réelles grilles de gradation concernant l’état d’un appareil. Pour la simple et bonne raison qu’il n’existe pas encore de règlementation stricte. Il est par exemple presque impossible d’obtenir des renseignements sur la qualité de certaines pièces de rechange utilisées.

Après cette enquête, la DGCCRF a adressé plusieurs avertissements. Une vingtaine d’injonctions de mise en conformité a été adressée pour les infractions les plus graves (utilisation du terme certifié ou neuf, garanties de conformité non indiquées, absence d’affichage des caractéristiques essentielles du produit…), mais l’organisme a confirmé qu’il continuerait ses contrôles.

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