Intel vient d’officialiser la sortie de la deuxième vague de nouveaux processeurs Arrow Lake, cette fois pour les ordinateurs de bureau.
Après avoir dominé son segment de la tête et des épaules, Intel traverse une période compliquée. Depuis quelques années, ses produits font l’objet de critiques récurrentes. Cela concerne notamment les gains de performances plutôt modestes d’une génération à l’autre, mais aussi et surtout des soucis dans la gestion des contraintes thermiques et la consommation d’énergie — deux points qui font systématiquement tache sur le bilan de l’entreprise depuis la 10e génération Comet Lake, sortie en 2020.
Depuis cette époque, l’entreprise fait tout son possible pour s’extraire de cette spirale infernale. Mais force est de constater que les résultats ont été assez mitigés. Même avec Alder Lake, la génération qui a marqué l’arrivée de cette fameuse architecture hybride (avec des P-cores centrés sur les performances brutes et des E-cores extrêmement économes en énergie), n’a pas produit les résultats escomptés. Et pendant ce temps, son principal concurrent AMD a enchaîné plusieurs générations de processeurs Ryzen de grande qualité. Résultat : la valeur de l’entreprise a fondu comme neige au soleil, à tel point que des rumeurs d’un rachat par ARM ont même commencé à émerger.
Un budget énergétique enfin raisonnable ?
Mais Pat Gelsinger n’a pas encore dit son dernier mot, et compte bien repartir de l’avant avec sa nouvelle génération Arrow Lake. Les premiers Core Ultra destinés aux ordinateurs portables étaient plutôt encourageants, et l’écurie bleue semble déterminée à transformer l’essai avec les nouveaux Core Ultra 200 S destinés aux desktops.
Côté puissance, Intel annonce un gain de 6 % en single-thread et de 14 % en multi-thread. Une augmentation significative, quoiqu’assez modeste. Mais ce n’est pas sur ce point qu’Intel est attendu au tournant : les utilisateurs attendent avant tout une vraie montée en gamme en termes de consommation et de performances thermiques, et la marque le sait pertinemment.
Elle a donc mis l’accent sur ces deux facteurs avec ces nouveaux processeurs, et avance des chiffres très intéressants à ce niveau. Jugez plutôt : d’après le communiqué, dans les applications bureautiques standard, le nouveau flagship Core Ultra 9 285 K affiche une consommation d’énergie inférieure de 58 % par rapport au monstrueux 14900K de la génération précédente !
Par ailleurs, le nouveau chipset série 800 est capable de prendre en charge jusqu’à 24 lignes PCIe 4.0, jusqu’à 8 ports SATA 3.0 et jusqu’à 10 ports USB 3,2. On note aussi l’arrivée d’un nouveau contrôleur mémoire DDR5, compatible aussi bien avec la RAM XMP que CUDIMM jusqu’à 48 GB par module.
Coeurs | Fréquence | Coeurs GPU Xe | |
---|---|---|---|
Intel Core Ultra 5 245KF | 14 (6 P-cores, 8 E-cores) | 5.2 GHz | 0 |
Intel Core Ultra 5 245K | 14 (6 P-cores, 8 E-cores) | 5.2 GHz | 4 |
Intel Core Ultra 7 265KF | 20 (8 P-cores, 12 E-cores) | 5.5 GHz | 0 |
Intel Core Ultra 7 265K | 20 (8 P-cores, 12 E-cores) | 5.5 GHz | 4 |
Intel Core Ultra 9 285K | 24 (8 P-cores, 16 E-cores) | 5.7 GHz | 4 |
Il faudra évidemment attendre les premiers benchmarks pour juger de l’impact de ces nouveautés. Mais si les données relatives à la consommation d’énergie se vérifient et que le reste tient la route, il s’agira d’un immense pas en avant sur la principale lacune du catalogue Intel Core, et d’une superbe nouvelle pour l’avenir de la marque… à moins qu’elle ne finisse par retomber dans ses travers en se trompant de priorité.
Sortie le 24 octobre
Car si la première partie du communiqué donne le sourire, on ne peut pas franchement en dire autant de la seconde. Et pour cause : elle est entièrement centrée sur l’intelligence artificielle. Intel insiste lourdement sur le fait que les Core Ultra 200 S sont les premiers CPU desktop de la marque à être dotés de NPUs — ces fameux chiplets entièrement dédiés aux charges de travail IA. Un argument qui sonne toujours aussi creux à une époque où l’intérêt concret de ces composants reste quasiment nul, exception faite d’une poignée d’applications créatives qui sont capables de les exploiter.
Quoi qu’il en soit, il y a des raisons d’être optimiste vis-à-vis de ces nouveaux processeurs Alder Lake ; espérons simplement qu’ils répondront présents sur le terrain, faute de quoi Intel et Pat Gelsinger auront véritablement du souci à se faire. Rendez-vous à la sortie, le 24 octobre prochain, pour les premiers éléments de réponse.
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“Un argument qui sonne toujours aussi creux à une époque où l’intérêt concret de ces composants reste quasiment nul”
Je crois que vous n’avez pas compris l’époque dans laquelle vous vivez et heureusement qu’Intel commence à s’y mettre parce qu’il commençait à sérieusement avoir du retard par rapport à Apple sur ce point.
Accessoirement, le titre de l’article est erroné.
N’y aurait-t-il pas confusion entre les dénominations “Alder Lake” et “arrow lake” ?