Symbole d’une certaine réussite américaine et de l’influence de l’Oncle Sam sur la tech, les GAFAM inquiètent aussi les États-Unis. La justice américaine surveille de près la boulimie de ces géants et leur propension à s’étendre toujours plus, au point d’ouvrir la porte à un démantèlement. Le sujet n’est pas totalement nouveau et les plaintes se multiplient contre Facebook (Meta) ou encore Google (Alphabet), avec le soutien de nombreux États. Le Wall Street Journal confirme encore aujourd’hui les autorités antitrust américaines envisagent sérieusement de démanteler Google. Une telle décision provoquerait un séisme sans précédent aux États-Unis, où les autorités n’ont pas provoqué de scission forcée depuis 40 ans.
Le document d’une trentaine de pages transmis au juge fédéral de Washington Amit Mehta, le département de la Justice (DOJ) mentionne de possibles changements « structurels » au sein de la firme de Mountain View. Pour les spécialistes du sujet, il ne fait aucun doute sur le fait que les autorités penchent pour une scission du géant de la recherche en plusieurs entités. Concrètement, le gouvernement américain évoque l’idée d’empêcher Google d’utiliser son navigateur Chrome, son système d’exploitation mobile Android ou encore sa boutique d’applications (Google Play Store) pour avantager son moteur de recherche. Depuis plusieurs années, Google est accusé aux États-Unis comme en Europe de pratiques anticoncurrentielles dans la gestion et la promotion de Google Search.
Des enjeux importants
En septembre, le site StatCounter indiquait que Google pesait 90 % du marché mondial de la recherche en ligne et même 94 % pour les smartphones. La firme de Mountain View a notamment pu asseoir sa domination en passant des accords avec des fabricants de smartphones et éditeurs de navigateurs web.
La possibilité de démanteler Google ou d’exiger des changements en profondeur pourrait marquer un tournant dans l’application des lois antitrust américaines. Les régulateurs se sont en effet montrés plutôt cléments avec les géants de la tech depuis l’échec du démantèlement de Microsoft il y a un peu plus de vingt ans. Au début des années 2000, la toute-puissance de Windows et du groupe de Bill Gates avait déjà poussé la justice américaine à évoquer un démantèlement. Une éventuelle mesure de ce type contre Google serait une décision historique, la dernière scission forcée étant celle de l’opérateur AT&T en 1982.
Google répond et ne se laisse pas faire
Le cas Google est majeur et la firme de Mountain View a rapidement réagi. L’entreprise a publié un communiqué sur son site dans lequel elle défend son point de vue. « Scinder Chrome et Android les détruiraient, eux et beaucoup d’autres choses », assure Lee-Anne Mulholland, vice-présidente chez Google chargée des affaires réglementaires. Elle affirme que les propositions « radicales » du ministère américain de la Justice (DOJ) « risquent de nuire aux consommateurs, aux entreprises et aux développeurs ».
Google assure que le fait de scinder Chrome ou Android pourrait les « briser et nuire à de nombreux autres produits ». La firme évoque aussi un risque pour la vie privée et la sécurité, ainsi que le risque de « freiner l’innovation américaine à un moment critique » en limitant ses outils d’IA. Une réponse plutôt logique de la part de Google qui met la pression sur la justice américaine. Le géant du web peut encore espérer une décision moins sévère.
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les gens en charge du dossier laissent sortir ces petites rumeurs afin d’inciter Google à leur faire des “cadeaux” en grand nombre. Sinon, pourquoi le dire ?