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Marvel et DC n’ont plus les droits sur le mot “super héros”, ça va changer quoi ?

Les scénaristes de The Boys n’ont pas manqué de réagir à la (bonne) nouvelle.

Marvel et DC Comics viennent de perdre un bastion symbolique de leur suprématie (pop) culturelle. Le 27 septembre dernier, un tribunal américain a tranché en faveur de la diversité et de la libre concurrence. Après 45 ans à régner en maître sur les justiciers masqués, les deux géants n’ont officiellement plus les droits sur le terme “superhero”. Mais ça change quoi au fond ?

Super héros n’est plus une marque

Un demi-siècle plus tôt, Marvel et DC flairent le bon filon, en s’engouffrant légalement dans la brèche des super héros. Alors que les deux entreprises font déjà les belles heures de la pop culture, elles décident de s’approprier le terme. Depuis 1996, rapporte le média américain Bleeding Cool, les deux géants américains se seraient ainsi opposés à des dizaines de demandes de marques, et elles auraient à chaque fois obtenu gain de cause auprès des tribunaux. Florilège non exhaustif des affaires passées et en cours :

  • En 2005, la chaîne de supermarchés australienne Metcash Trading Limited est contrainte d’annuler son dépôt de marque “Superhero Specials” après une plainte de DC et Marvel
  • En 2006, la marque américaine The Lucky Drink Company voit son dépôt de marque “Superhero beer” et “Superhero cola” refusée après une action en justice de Marvel et DC
  • Toujours en 2006, l’éditeur américain doit renommer sa bande dessinée “Superhero happy hour” en “Hero happy hour” après une action de Marvel et DC
  • En 2007, une collecte de fonds caritatifs baptisée “Superhero Sam” est contestée par DC Comics. Elle sera transférée deux ans plus tard à DC et Marvel, qui en deviennent alors les propriétaires légaux
  • En 2010, le roman autoédité baptisé “A World Without Superheroes” est attaqué par DC et Marvel après une tentative de dépôt de marque. L’auteur est contraint de retirer sa demande
  • En 2015, la marque américaine Tech Girls Movement dépose une demande d’enregistrement pour la campagne “Tech Girls Are Superheroes“. DC et Marvel s’opposent à ce dépôt (l’affaire est toujours en cours)
  • En 2016, Marvel et DC adressent une mise en demeure à l’auteur Graham Jules, après la publication d’un livre “Business Zero to Superhero“. Jules dépose alors une demande d’invalidation de la marque “Superhero” auprès du registre des marques britanniques, mais il échoue.

Le juge a désormais tranché : l’expression “superhero” est un terme générique, qui ne peut donc pas être déposé auprès d’un organisme de propriété intellectuelle. Grâce à l’action en justice lancée par le cabinet d’avocats Reichman Jorgensen Lehman & Feldberg (RJLF), c’est une victoire historique pour les auteurs et les éditeurs indépendants. Concrètement, l’Office américain des brevets et des marques a validé l’annulation de la marque commune “Superhero”, jusqu’alors détenue par DC et Marvel.

Ça change quoi ?

Au fond, pas grand-chose. Les concurrents de Marvel et DC ne se sont jamais vraiment privés pour contourner les règles, en modifiant légèrement l’écriture du mot (par exemple, en passant de Superhero à Super hero), ou, à la manière de The Boys, qui prenait un malin plaisir à utiliser un diminutif (“supe”). Les scénaristes de la série à succès de Prime Video n’ont d’ailleurs pas manqué de réagir à cette bonne nouvelle sur X/Twitter.

Reste que l’ouverture du terme sur le plan légal promet de profiter aux auteurs indépendants, qui pourront désormais utiliser le mot sans craindre de représailles légales de la part de Marvel et DC.

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Source : Bleedind Cool

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