La startup bordelaise Pollen Robotics a annoncé le lancement officiel de Reachy 2, la deuxième version de son adorable petit robot humanoïde open source et modulable. Cette nouvelle itération, qui affiche une dextérité impressionnante, va désormais tenter de se faire une place dans des laboratoires ainsi que dans divers environnements industriels ou encore dans des hôpitaux.
Cet engin à l’apparence immédiatement identifiable, qui se distingue par son “visage” asymétrique et ses bras proéminents, a notamment bénéficié du programme d’accélération de Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, et d’une collaboration étroite avec Hugging Face, une entreprise américaine spécialisée dans le machine learning à vocation open source.
Cette filiation ne doit rien au hasard : Reachy 2 a été spécifiquement conçu pour donner corps à un modèle IA de nouvelle génération, spécialisé dans la perception et la manipulation. Il dispose ainsi de « capacités d’apprentissage de premier ordre » qui lui permettent de s’adapter à un tas d’activités différentes, toujours avec le même objectif : rendre service aux humains avec lesquels il devra coopérer.
Un assistant habile et polyvalent
L’engin peut être entièrement téléopéré, c’est-à-dire contrôlé à distance par un humain, notamment par l’intermédiaire d’un système de réalité virtuelle. Cette approche permet aussi d’apprendre au robot ce que ses propriétaires attendent de lui, afin qu’il puisse ensuite reproduire ces actions en toute autonomie.
Son IA embarquée est particulièrement précieuse dans ce contexte ; couplée à une myriade de capteurs et à un système de vision par ordinateur, elle lui permet notamment de tenir compte d’éventuels imprévus — un obstacle qui lui barrerait la route, par exemple — pour bénéficier d’un haut niveau d’autonomie.
Grâce à cet arsenal logiciel, Reachy 2 est capable d’identifier un objet dans son environnement, puis de le saisir délicatement pour ne pas l’endommager. Une finesse qui pourrait faire des merveilles dans le cadre d’activités relativement délicates.
Pollen explique qu’il pourrait servir à automatiser des analyses de routine dans des laboratoires de biologie médicale, ou préparer des plateaux de matériel médical en hôpital. Il pourrait aussi se rendre utile dans un environnement industriel, par exemple en réalisant des tâches d’assemblage de pièces dans une usine. L’entreprise lui prédit aussi un bel avenir dans le monde de la vente ; il pourrait parcourir les allées d’un supermarché pour identifier les produits manquants et les remettre en rayon.
Mais pour réaliser toutes ces tâches, l’intelligence artificielle ne suffit pas ; il faut aussi des capacités de manipulation avancées au niveau mécanique. Pour cette raison, Pollen a considérablement amélioré les capacités de préhension de son engin. Il peut désormais porter des objets relativement lourds ; chacun de ses bras articulés à 7 degrés de liberté peut supporter une charge d’environ 3 kg. Une fois la cible saisie, il dispose aussi d’un contrôle plus fin sur ses mouvements par rapport à son prédécesseur. Par ailleurs, l’ensemble est entièrement modulaire, afin de faciliter l’intégration à différents types d’environnements professionnels.
Pour ce qui est de la locomotion, Pollen a délibérément choisi de faire l’impasse sur les jambes articulées, jugées inutilement complexes dans ce contexte. À la place, la version complète de Reachy 2 dispose d’une base mobile qui lui permet de se déplacer de manière fluide et rapide sur de longues distances, tout en restant stable et facile à entretenir.
Une aventure qui ne fait que commencer
Il sera donc intéressant de voir qui va donner sa chance à Reachy 2. À ce jour, l’entreprise compte déjà quelques clients prestigieux comme le CEA, le CNRS, l’École polytechnique, ou encore les prestigieuses universités de Cornell et de Carnegie Mellon — et il y a fort à parier que d’autres institutions et entreprises vont également faire appel à cet androïde aux doigts de fée.
Mais il conviendra aussi de suivre son évolution au fil des années ; il est encore loin d’être arrivé à maturité, et les équipes de Pollen Robotics ont bien l’intention de le rendre encore plus performant, polyvalent et autonome. « Le travail n’est pas terminé. Il faut poursuivre la recherche afin d’avoir les modèles d’IA les plus pertinents pour la robotique et notamment la manipulation avancée afin d’obtenir une solution industrielle », indique Matthieu Lapeyre, le PDG de l’entreprise cité par l’Usine nouvelle. Le média spécialisé dans l’industrie précise également que Pollen Robotics prévoir de lever des fonds en 2025 pour financer ce beau projet.
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