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Grâce à l’IA, ARM veut transformer votre smartphone en « assistant proactif »

L’entreprise, qui dispose d’un véritable monopole dans l’écosystème smartphone, va faire tout son possible pour faciliter une intégration de plus en plus profonde des modèles IA dans nos appareils.

L’écosystème tech est particulièrement dynamique en ce moment. Pendant que les géants du secteur ne jurent plus que par le machine learning, nous assistons aussi à un véritable tournant générationnel du côté hardware ; l’arrivée des nouvelles puces ARM Snapdragon X de Qualcomm laisse entrevoir une transformation d’envergure dans le monde du PC… et peut-être même chez les smartphones. ARM, l’entreprise derrière l’architecture éponyme, a annoncé son intention de bouleverser le rôle de nos appareils portables, en s’appuyant notamment sur les nouveaux modèles de Meta.

Pour comprendre cette nouvelle feuille de route, il faut remonter aux dernières annonces de la maison-mère de Facebook et Instagram. La semaine dernière, l’entreprise a annoncé le déploiement de Llama 3.2, une nouvelle famille de modèles IA open source. Il s’agit de grands modèles de langage (LLM) multimodaux, c’est-à-dire qu’ils sont capables de traiter du texte, mais aussi d’autres types de fichiers comme des images.

Comme souvent, Meta a déployé plusieurs variantes qui se distinguent par leur taille. D’un côté, il a les plus grandes versions, baptisées 11B et 90B ; elles affichent des performances impressionnantes sur plusieurs benchmarks courants, et notamment dans la prise en charge des images. Meta affirme que ces modèles rivalisent avec les meilleurs modèles du moment (GPT4o-mini et Claude 3 Haiku) sur « la reconnaissance d’image ainsi que sur une grande variété de tâches de compréhension visuelle ».

Des petits modèles taillés pour les portables

En parallèle, Meta a aussi dévoilé d’autres variantes plus légères, appelées 1B et 3 B. Ces dernières sont moins performantes que 11B et 90B, mais elles disposent tout de même d’un avantage significatif par rapport à ces dernières. En effet, elles nécessitent une puissance de calcul nettement moins importante, et sont donc susceptibles de tourner sur des appareils relativement modestes… comme des smartphones. C’est tout sauf une coïncidence.

Cela fait des années que les capacités de nos « téléphones portables » dépassent largement le simple fait de passer des appels. Dans le sillage de l’iPhone qui a ouvert la voie à une gigantesque industrie, ces appareils se sont progressivement transformés en véritables petits ordinateurs et assistants personnels au potentiel pratiquement illimité.

Des smartphone aux « assistants proactifs »

Le géant britannique a joué un rôle crucial dans cette transition ; aujourd’hui encore, l’immense majorité des smartphones modernes reposent sur des puces basées sur son architecture, aussi bien du côté Android que chez Apple. ARM compte bien miser sur ce quasi-monopole pour faire passer tout l’écosystème smartphone dans une nouvelle dimension — et pour y parvenir, la firme compte beaucoup sur les nouveaux modèles de Meta, auxquels elle a apporté une contribution substantielle.

Dans son communiqué, ARM a dévoilé sa vision d’un avenir où ces modèles légers vont fondamentalement changer le rôle des smartphones. Elle estime que grâce à l’IA, ils vont progressivement se transformer en « assistants proactifs », capables de réaliser de nombreuses tâches par anticipation sans même que l’utilisateur ait besoin de s’en soucier. L’entreprise ne donne pas vraiment d’exemple concret, mais assure que ces LLM intégrés pourront prendre des décisions en autonomie en fonction de l’emplacement, de l’emploi du temps et des préférences de l’utilisateur, afin de subvenir à ses besoins avant même qu’il n’en ressente le besoin.

L’ère du smartphone IA ne fait que commencer

ARM semble croire dur comme fer au fait que cela représente une vraie plus-value, et ne va pas lésiner sur les efforts pour contribuer à la démocratisation de ce concept. D’ici la fin de l’année prochaine, l’entreprise ambitionne de franchir la barre des 100 milliards d’appareils « prêts pour l’IA » à l’échelle de la planète. Cela passera notamment par des collaborations étroites avec de grands acteurs de cette industrie, à commencer par Meta — mais d’autres leaders du secteur pourraient bien entrer dans la danse très bientôt.

Même si ce concept est encore assez balbutiant, il est intéressant de se demander comment tout cet écosystème va évoluer dans cette ère des « smartphones IA » qu’ARM nous fait miroiter. Comme avec Windows, auquel Microsoft ne cesse d’ajouter des fonctionnalités basées sur l’IA comme Copilot, les constructeurs sont déjà en train d’intégrer des tas d’outils de ce genre à leurs appareils. Le nouveau Pixel 9, avec ses fonctions Google AI, est un bon exemple de cette dynamique.

Dans ce contexte, il est tout à fait possible que de nouveaux systèmes d’exploitation entièrement centrés autour de ces LLM finissent par apparaître sur nos téléphones. Il ne serait pas étonnant qu’un système de type “ChatGPTos” émerge d’ici quelques années.

On peut s’interroger quant à la pertinence de cette approche, notamment par rapport à la confidentialité qui devient un facteur de plus en plus important pour de nombreux clients. Mais le gotha de la tech semble vraiment déterminé à avancer dans cette direction. Reste à savoir s’ils y parviendront avant un éventuel éclatement de la « bulle de l’IA » prédit par certains analystes, et surtout si le public répondra favorablement à ce changement de paradigme aux implications profondes.

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Source : ARM

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