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SpaceX : les fusées Falcon 9 clouées au sol après un incident lors de la mission Crew-9

Le demi-équipage de la capsule Crew Dragon est arrivé à destination sans problème, mais l’étage supérieur du lanceur a rencontré quelques difficultés lors de son retour sur Terre.

La capsule Crew Dragon de la mission Crew-9 s’est arrimée avec succès la Station spatiale internationale ce dimanche, avec à son bord les astronautes Nick Hague et Aleksandr Gorbunov… ainsi que deux sièges vides. Ces deux places sont en effet réservées à leurs deux collègues Suni Williams et Butch Wilmore, coincés à bord de la station depuis cet été.

Ces derniers sont arrivés sur place le 5 juin dernier à bord de la fameuse capsule Starliner de Boeing, dans un contexte déjà préoccupant. Avant le décollage, cet engin avait souffert de fuites d’hélium pour le moins problématiques que Boeing a balayé d’un revers de la main… et les galères ont continué après la mise à feu. Quatre fuites supplémentaires ont été identifiées, et cinq de ses propulseurs annexes ont également rencontré des difficultés pendant le vol, forçant Wilmore et Williams à contrôler le véhicule manuellement pendant plus d’une heure.

Starliner Boeing Espace Iss
© Boeing

Heureusement, ils sont arrivés à bon port sains et saufs le lendemain — mais ils n’étaient pas au bout de leurs surprises pour autant. Avant de les rapatrier, la NASA et Boeing devaient d’abord identifier l’origine des soucis du Starliner, et les deux partenaires ont eu toutes les peines du monde à y parvenir. Le séjour des astronautes devait durer une grosse semaine: mais dans un contexte où Boeing ne pouvait pas garantir la sécurité de leur navette, ils sont finalement restés coincés à bord de la station pendant que le Starliner est rentré seul sur Terre pour des analyses plus poussées.

Cinq mois de science au programme

Depuis, les deux compères rongent leur frein à 400 km d’altitude en attendant qu’un autre engin vienne les récupérer. L’arrivée du Crew Dragon, un engin nettement plus fiable que celui de Boeing, est donc une bonne nouvelle. Mais la mission Crew-9 ne va pas immédiatement faire demi-tour ; elle va passer pas moins de cinq mois à bord de l’ISS. Par conséquent, Suni Williams et Butch Wilmore vont encore devoir faire preuve de patience, car ils ne reviendront pas sur la terre ferme avant février prochain.

La bonne nouvelle, c’est qu’ils auront de quoi s’occuper pendant ce temps. Jusqu’à l’arrivée du Crew Dragon, ces deux vétérans s’étaient déjà intégrés sans broncher à la routine opérationnelle de la station, et ils vont continuer de se rendre utiles sur les prochains mois. À partir de maintenant, ils vont récupérer les responsabilités qui étaient initialement assignées à Stéphanie Wilson et Zena Cardman, les deux derniers astronautes de la mission Crew-9 qui ont dû céder leurs places pour offrir un ticket retour aux deux W.

Plus spécifiquement, le quatuor recomposé va conduire plusieurs expériences scientifiques, notamment sur la santé humaine. Ils vont par exemple étudier une variante de la vitamine B qui pourrait réduire les effets du SANS (Spaceflight-Associated Neuro-ocular Syndrome). Il s’agit d’un trouble de la vision qui a tendance à toucher les astronautes pendant de longs séjours en orbite.

Il y aura aussi de la physique et de la biologie végétale au menu. L’équipage de Crew-9 va travailler sur les supernovas, ces explosions cataclysmiques qui surviennent à la fin de la vie de certaines étoiles, et explorer les effets de différentes substances sur les plantes cultivées à bord de la station. Au total, ils devront boucler environ 200 expériences différentes avant leur retour en février 2025 ; ils n’auront donc pas le temps de s’ennuyer.

Retour manqué pour le Falcon 9

D’ailleurs, cela vaut aussi pour les ingénieurs de SpaceX, car la mission qui a expédié le Dragon vers l’ISS ne s’est pas entièrement déroulée comme prévu. Même si la capsule est arrivée à destination sans aucun souci, le Falcon 9 qui s’est chargé de la déployer en orbite a fait des siennes. L’étage supérieur a rencontré un dysfonctionnement pendant la manœuvre de désorbitation ; il a bien fini sa course dans l’océan comme prévu, mais il est arrivé en dehors de la zone ciblée. Par conséquent, la firme d’Elon Musk a pris ses précautions. Sur Twitter/X, l’entreprise a laissé entendre qu’elle allait suspendre les lancements des fusées Falcon 9 jusqu’à ce que l’origine de cette anomalie soit clarifiée.

Il sera intéressant de voir si la FAA, l’agence américaine qui régule le trafic aérien, va réagir à cet incident, dans un contexte de frictions récurrentes avec SpaceX. Pour rappel, l’entreprise attend encore le feu vert de l’institution pour procéder au cinquième vol d’essai de son immense Starship. Une stagnation d’origine administrative qui a le don d’exaspérer Elon Musk, à tel point que ce dernier a récemment annoncé son intention de lancer une action en justice contre l’agence.

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1 commentaire
  1. “Depuis, les deux compères rongent leur frein à 400 km”
    Non non, je ne pense pas, ils sont entrainés pour ce genre de situation et ont de quoi s’occuper…

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