Depuis le début de l’année, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a intensifié son action contre les plateformes illégales diffusant des compétitions sportives en direct sans en avoir les droits. Selon les chiffres communiqués par le régulateur, 1.922 sites ont été bloqués entre janvier et août, contre 1.522 sur l’ensemble de l’année précédente. Cette montée en puissance marque une avancée importante dans la lutte contre le piratage, particulièrement en ce qui concerne les services de streaming et l’IPTV.
Un arsenal juridique renforcé
Cette action musclée repose sur un nouveau dispositif intégré au code du sport, qui permet aux ayants droit de saisir le juge dès qu’une violation est constatée. Les organisations détentrices des droits, comme les fédérations sportives et les ligues, peuvent ainsi obtenir des blocages pour chaque journée de compétition concernée. Une fois la demande formulée, les agents de l’Arcom constatent la diffusion illicite et transmettent les informations nécessaires aux fournisseurs d’accès à Internet, qui sont alors contraints de bloquer l’accès aux services fautifs.
Malgré ces efforts, l’Arcom doit encore faire face à des obstacles, notamment la capacité des sites illégaux à réapparaître sous de nouveaux noms de domaine ou via des plateformes « miroirs ». Pour y remédier, des accords avec les FAI et les acteurs concernés sont régulièrement actualisés afin de garantir l’efficacité du dispositif. Cette stratégie proactive vise à prévenir la prolifération de ces sites et à minimiser les atteintes aux droits de diffusion.
Si les chiffres de l’Arcom témoignent d’un engagement sans faille dans la lutte contre le piratage, le problème reste profondément ancré dans les habitudes des consommateurs. Selon une enquête récente d’Odoxa, 5 % des Français — soit environ 2,5 millions de personnes — continuent d’utiliser des moyens illégaux pour visionner des événements sportifs, principalement via le streaming et l’IPTV. Cette proportion n’a pas faibli malgré les campagnes de sensibilisation et les risques juridiques encourus.
L’étude révèle également que le grand public tend à comprendre, voire à justifier, cette pratique. En effet, 60 % des Français interrogés estiment que le recours aux sites illégaux est légitime, en raison des coûts jugés excessifs des abonnements aux services légaux. Les répondants ont fixé le prix raisonnable pour accéder aux matchs de football à 23 euros par mois, bien loin des tarifs actuels qui dépassent souvent cette somme, notamment lorsqu’il s’agit de suivre l’ensemble des compétitions nationales et européennes.
Cette incompréhension autour du coût des abonnements contribue à maintenir le piratage comme une alternative populaire pour une partie des amateurs de sport. L’Arcom et les acteurs du secteur cherchent à sensibiliser davantage le public sur les conséquences du piratage. En juin dernier, l’Association pour la protection des programmes sportifs (APPS), soutenue par le régulateur, a ainsi lancé une campagne intitulée « Protège ton sport » pour rappeler le rôle essentiel des abonnements dans le financement du sport professionnel et amateur.
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Une phrase me fait bien rire :
“protège ton sport… Financement du sport… Etc”
On en parle des salaires mirobolants des neuneus qui tapent un ballon ?
Vive le piratage, la voix du peuple libre !