Les utilisateurs américains de l’antivirus Kaspersky ont eu une surprise de taille ces derniers jours. Sans avertissement préalable, le logiciel russe s’est effacé de leurs ordinateurs pour être remplacé automatiquement par UltraAV, un produit développé par la société américaine Pango Group. Cette dernière qui édite aussi les VPN Betternet ou Hotspot Shield a pris le relai, sans accord des clients, avec un logiciel invasif.
Transition forcée
Cette transition forcée fait suite à l‘interdiction en juin par le gouvernement américain des produits Kaspersky, dont le groupe est jugé être trop proche du pouvoir russe. L’éditeur avait alors annoncé son retrait progressif du marché américain et la marque aura totalement disparu le 29 septembre 2024. En France, Kaspersky reste toujours disponible même si l’Anssi a aussi exprimé des doutes sur le logiciel – au moment du lancement de la guerre en Ukraine.
Pour le marché américain, c’est début septembre que nos confrères d’Axios ont révélé un accord entre Kaspersky et Pango Group pour le rachat de la base clients américaine. Kaspersky a bel et bien envoyé un email à ses utilisateurs en leur garantissant une “protection de cybersécurité fiable” avec UltraAV et promettant des instructions pour activer le nouveau compte. Mais rien ne laissait présager une mise à jour automatique sans préavis, ce qui a provoqué la colère des utilisateurs sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, cette mise à jour a aussi forcé les usagers à passer de Kaspersky VPN à UltraVPN, un VPN qui ne figure pas parmi l’élite à l’instar des NordVPN et autres ExpressVPN.
Un utilisateur de Reddit commente : “Je me suis réveillé et j’ai vu ce nouveau système antivirus sur mon bureau et j’ai essayé d’ouvrir Kaspersky mais il avait disparu. J’ai donc dû chercher ce qui s’était passé parce que j’étais littéralement en train de faire une mini crise cardiaque en pensant que mon bureau avait un virus qui avait désinstallé Kaspersky d’une manière ou d’une autre”.
Désinstallation complexe
Ce manque de communication a provoqué l’incompréhension et l’inquiétude de nombreux utilisateurs; certains ont même craint une infection par un logiciel malveillant. La désinstallation d’UltraAV s’est avérée complexe et nécessitait obligatoirement de passer par l’outil intégré au logiciel : il n’est pas possible de le désinstaller de façon traditionnelle.
Face au tollé, Kaspersky s’est défendu en affirmant que cette mise à jour “a permis aux utilisateurs de ne pas subir de faille de protection lors du retrait de Kaspersky du marché”. De son côté, Pango Group assure dans une FAQ avoir prévenu tous les clients Windows dès le 5 septembre via divers canaux. Sur le site de ce dernier, une page dédiée à la transition a été mise en place.
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