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Telegram pourra désormais fournir vos données personnelles à la justice

Le réseau social n’aura pas d’autre choix que de fournir vos informations personnelles.

La plateforme de messagerie Telegram va devoir rendre des comptes. Après la mise en examen de son patron Pavel Durov pour hébergement et publication de contenus illégaux sur sa plateforme, le réseau social a annoncé qu’il allait transférer “les adresses IP et les numéros de téléphones portables de ceux qui violent nos règles” aux autorités compétentes. Désormais inscrite dans les conditions d’utilisation de l’application, cette nouvelle règle vient contredire la promesse initiale de Telegram, de protéger à tout prix la vie privée de ses internautes.

“Si Telegram reçoit une ordonnance valide des autorités judiciaires confirmant que vous êtes suspecté dans une affaire impliquant des activités criminelles […], nous effectuerons une analyse juridique de la demande et pourrons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone aux autorités compétentes”

Depuis son lancement en 2013, l’application avait toujours assuré qu’elle respectait les lois européennes. Toutefois, son règlement stipulait qu’elle ne prévoyait de collaborer avec la justice que si l’un de ses utilisateurs était déclaré “suspect d’activités terroristes” par un tribunal. L’ouverture d’une enquête — voir de simples suspicions — suffira dorénavant à déclencher une collaboration avec les autorités compétentes.

C’est quoi le problème avec Pavel Durov ?

Le patron de Telegram Pavel Durov a été arrêté il y a quelques semaines pour douze infractions relevant de la criminalité organisée liées à sa plateforme sociale. Il est également visé par une enquête pour “violences graves” sur l’un de ses enfants, aujourd’hui âgé de sept ans. Après quatre jours de garde à vue, l’homme d’affaires a été mis en examen, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le pays.

Telegram veut se racheter une image

Début septembre, Pavel Durov avait déjà promis de durcir le ton, en faisant de sa politique de modération un exemple. L’arrivée de la fonction géolocalisation par exemple, promettait via une nouvelle fonctionnalité “Businesses Nearby” de n’afficher que “des entreprises légitimes et vérifiées“. Une première étape pour la firme, qui tente maladroitement de se racheter une image après les récents démêlés judiciaires de son PDG.

Il faut dire que Telegram n’est pas familier avec le concept de responsabilité de l’hébergeur. En Europe notamment, une plateforme est juridiquement responsable de ce qu’elle héberge. En cas de signalement, c’est à elle de faire le nécessaire pour censurer les contenus problématiques, sous peine de sanctions. Début septembre pourtant, le milliardaire de 39 ans avait jugé “surprenant” d’être tenu responsable du contenu publié par d’autres personnes, tout en reconnaissant que la récente hausse du nombre d’internautes sur Telegram, estimés à 950 millions à l’échelle mondiale, avait sans doute “permis aux criminels d’abuser plus facilement de notre plateforme”.

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