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Une sonde de l’ESA découvre un étrange smiley salé sur Mars

Cette curieuse structure géologique pourrait être un vaste cimetière d’anciens microbes martiens, ce qui la rend particulirèement intéressante dans le cadre de la recherche de vie.

L’ESA a récemment repéré un surprenant « smiley » sur Mars. Cette curieuse structure géologique, garnie de deux cratères qui rappellent vaguement les yeux de la célèbre émoticône, pourrait correspondre à un ancien lac asséché il y a plusieurs milliards d’années — et c’est une excellente nouvelle pour les astrobiologistes.

La structure est constituée d’anciens dépôts de sel chargés en chlorure. Ce sont des composés chimiques qui auraient été totalement indiscernables du reste de la surface martienne dans des conditions normales. S’ils prennent une couleur violacée, c’est parce qu’ils ont été capturés par la caméra infrarouge du Trace Gas Orbiter de la mission ExoMars.

Une preuve du passé aquatique de Mars

Ces derniers mois, la sonde de l’ESA avait pour mission d’observer toute la planète rouge dans cette gamme de fréquences, afin de construire la première carte de ce genre de dépôt. Au total, elle en a identifié pas moins de 965 — de quoi donner du travail aux futures missions d’exploration.

En effet, ces dépôts sont des points d’intérêt majeur ; d’après les auteurs de l’étude associée à cette campagne de prospection, ils « peuvent offrir des conditions optimales pour l’activité et la préservation biologiques ». En d’autres termes, ce sont des zones qui pourraient regorger de biosignatures, ces traces chimiques laissées par le métabolisme d’organismes vivants aujourd’hui disparus.

Exomars Dépot Sel Rivière
© ESA/TGO/CaSSIS

Grâce aux données rapportées par Curiosity et Perseverence ou encore InSight, on sait que Mars abritait autrefois de grandes quantités d’eau liquide qui alimentaient des lacs, des rivières et même un océan.

Aujourd’hui, tout ce liquide semble avoir disparu. Les raisons de cet assèchement ne sont pas encore parfaitement claires, mais les spécialistes considèrent qu’il est lié à la perte du champ magnétique de Mars, il y a un peu moins de trois milliards d’années. Suite à cet événement, la Planète rouge s’est retrouvée exposée à l’impitoyable vent solaire, qui lui a arraché la plus grande partie de son atmosphère. Privée de cette enveloppe gazeuse capable de retenir la chaleur, la majorité de l’eau aurait été graduellement vaporisée et perdue dans l’espace.

Des zones très prometteuses pour la recherche de vie

Mais au fur et à mesure que l’eau fichait le camp, le liquide restant aurait été progressivement saturé en chlorure, un élément qui a notamment pour effet d’abaisser le point de congélation. Cela signifie que des poches d’eau liquide auraient pu subsister un certain temps, jusqu’à ce que la température passe sous la barre des -40 °C.

Exomars Dépot Sel
© ESA/TGO/CaSSIS

D’après le communiqué de l’ESA, ces mares extrêmement salées auraient pu devenir de véritables eldorados pour des espèces de microbes extrémophiles, c’est-à-dire capables de survivre dans des conditions de salinité ou de température particulièrement hostiles.

Après la disparition de ces flaques, les dépouilles de ces organismes auraient pu s’accumuler en masse, et il pourrait donc s’agir de cimetières microbiens très concentrés où nous aurions de bonnes chances de trouver des biosignatures. Ce scénario est d’autant plus plausible que le sel aurait pu préserver ces indices biochimiques pendant des milliards d’années.

Perseverance en train de forer la surface pour collecter un échantillon. © NASA/JPL-Caltech

Malheureusement, les rovers Curiosity et Perseverance ont déjà fort à faire dans leurs périmètres respectifs, et ils n’auront pas l’occasion d’aller visiter ces dépôts de sels. Pour en savoir plus, il faudra donc attendre qu’une autre mission d’exploration, robotique ou humaine, soit déployée sur place. Mais quoi qu’il en soit, la carte établie par ExoMars reste un recueil d’information précieux, et il sera très intéressant de voir comment les différentes agences spatiales chercheront à l’exploiter sur les prochaines décennies.

Le texte de l’étude est disponible ici.

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Source : ESA

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