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Longue Marche 8A : la nouvelle fusée chinoise montre le bout de son nez

Ce lanceur permettra notamment à la Chine d’accélérer le déploiement de ses méga-constellations de satellites.

La Chine a récemment complété la répétition générale du lancement de sa fusée Longue Marche 8A, d’après la télévision nationale citée par Space.com. Le lanceur permettra notamment au pays de Xi Jinping de déployer de vastes constellations de satellites.

Selon CATL, l’entreprise gouvernementale chargée du développement du véhicule, il s’agit d’une version modifiée de la fusée Longue Marche 8, le fer de lance actuel de l’aérospatiale chinoise. La principale innovation se trouve au niveau de la charge utile ; LM8A peut embarquer une quantité significativement importante que son aînée, avec environ 7 tonnes en orbite géosynchrone à 700 km d’altitude contre 5 tonnes pour le modèle actuel.

Pour supporter cette masse supplémentaire, le système de propulsion a également été mis à jour. CATL ne mentionne aucune modification des moteurs du premier étage, suggérant que la version 8A continuera de s’appuyer sur un double moteur kerolox (kérosène et oxygène liquide) YF-100 pour démarrer son ascension. En revanche, selon Space.com, le deuxième étage aura droit à un moteur hydrolox (hydrogène/oxygène liquide) « amélioré » par rapport aux YF-75 de Longue Marche 8.

Pour finir, le modèle 8A bénéficiera aussi de la plus grande coiffe disponible sur l’ancienne version, avec un diamètre de 5,2 mètres, et de deux ou quatre boosters kerolox en fonction de la configuration choisie par rapport aux objectifs de la mission.

Accélérer la mise en orbite des méga-constellations

Mises bout à bout, ces modifications permettront à la Chine d’accélérer une de ses principales initiatives dans le domaine de l’espace : le déploiement de constellations de satellites à très grande échelle.

Ce projet avance déjà à une vitesse remarquable, notamment grâce à deux entités gouvernementales très productives. D’un côté, il y a China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), la principale prestataire du programme spatial chinois ; elle pilote le déploiement de la constellation G60, qui ambitionne de lancer plus de 12 000 satellites. De l’autre, il y a China Satellite Network Group, qui pilote le programme Guowang et sa constellation censée atteindre les 13 000 appareils. En parallèle, nous avons aussi appris mai dernier la mise en route d’un troisième projet du même calibre : la constellation Honghu-3, qui vise les 10 000 engins en orbite.

Tous ces programmes sont encore relativement balbutiants ; selon le cabinet de conseil Access, à l’heure actuelle, la Chine dispose d’à peu près 600 satellites en activité. En termes strictement numériques, c’est encore très loin des États-Unis, notamment grâce à SpaceX. Sur les 10 795 satellites en orbite à l’heure où ces lignes sont écrites, 6 959 appartiennent à la constellation Starlink de l’entreprise d’Elon Musk, selon le site spécialisé OrbitingNow ! Mais gare à ne pas sous-estimer l’aérospatiale chinoise, qui est sur une excellente dynamique. Rien qu’avec ses trois constellations majeures, le pays devrait dépasser allègrement les 30 000 satellites. Pas si loin de SpaceX, qui espère en déployer environ 40 000 à terme.

La fusée Longue Marche 8A semble bien partie pour jouer un rôle déterminant dans ce bras de fer orbital dont l’importance économique, politique et stratégique ne cesse d’augmenter jour après jour. Il conviendra donc de suivre attentivement les premiers pas du nouveau véhicule. Le vol inaugural est attendu en décembre prochain, après le succès de la dernière grande répétition générale sur le pas de tir flambant neuf de la base d’Hainan.

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