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La Terre va bientôt avoir une deuxième Lune

Un petit astéroïde originaire de la ceinture d’Arjuna va faire une escale en orbite de la Terre, qui disposera donc d’une nouvelle mini-lune pendant quelques semaines. Un événement rare qui sera malheureusement très difficile à immortaliser.

La Lune solitaire qui suit fidèlement notre planète depuis plus de 4 milliards d’années va avoir un peu de compagnie : elle sera bientôt rejointe par un autre objet qui va faire une escale en orbite de la Terre pendant quelques semaines.

Cette information provient d’une équipe de chercheurs spécialisés dans le suivi des NEO, pour near-earth objects. Il s’agit de corps célestes dont le long périple les amène au voisinage de la Terre, et plus spécifiquement à moins de 1,3 unité astronomique (un peu moins de 200 millions de kilomètres) de notre planète.

Des visiteurs potentiellement menaçants

Si ces NEO sont suivis à la trace, c’est notamment parce que leurs trajectoires peuvent croiser celle de la Terre. Dans la majorité des cas, ces incidents ne posent pas de problème ; la plupart des astéroïdes ne sont pas assez gros pour survivre à la rentrée atmosphérique, et se désagrègent avant d’arriver à la surface. Mais les plus massifs d’entre eux pourraient tout de même provoquer des dégâts significatifs — les dinosaures, ou ce qu’il en reste, sont là pour en attester. Certains astronomes suivent donc ces visiteurs de près afin de pouvoir avertir le reste de l’humanité si ce scénario catastrophe venait à se concrétiser.

L’exemple le plus connu est sans doute Apophis, un astéroïde de 375 mètres de long baptisé en hommage au dieu égyptien de la destruction. Il était autrefois considéré comme une menace de premier plan, susceptible de percuter la Terre lors de son prochain passage en 2029 avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour notre civilisation. Heureusement, de nouveaux calculs de trajectoire ont montré que les risques de collisions sont infimes, et qu’il devrait passer à environ 32 000 km de notre planète au lieu de s’y écraser.

Mais les astronomes suivent aussi les faits et gestes de nombreux autres NEO comme 2024 PT5, un astéroïde originaire de la ceinture d’Arjuna qui va nous rendre visite à la fin du mois. Avec 11 mètres de long, il est nettement moins menaçant qu’Apophis. Mais s’il s’écrasait sur Terre, il pourrait tout de même causer quelques dégâts assez sérieux à l’échelle locale. Par acquit de conscience, deux astronomes espagnols ont donc calculé sa trajectoire, et ils ont pu déterminer qu’il n’allait pas s’écraser sur Terre.

De l’astéroïde à la mini-lune temporaire

Mais ces calculs, détaillés dans une étude repérée par Universe Today, ont aussi permis aux chercheurs de faire une autre découverte : au lieu de repartir immédiatement en vadrouille autour du Soleil, l’astéroïde va faire une petite escale d’environ deux mois autour de la Terre !

En effet, lorsqu’un géocroiseur débaroule dans le voisinage de la Terre avec une vitesse d’environ 3500 km/h (ce qui est très faible dans ce contexte), il peut se retrouver prisonnier dans sa zone d’influence gravitationnelle. Au lieu de filer en ligne droite, il devient donc un satellite temporaire de la planète, et se met à tourner autour un peu comme la Lune le fait depuis des milliards d’années. Et d’après les calculs des chercheurs, c’est précisément ce qui va se passer avec 2024 PT5. Le 29 septembre prochain, il va être capturé par l’emprise gravitationnelle de la Planète bleue. Cette dernière se retrouvera donc avec un deuxième satellite naturel.

Mais comme mentionné plus haut, cette idylle ne sera que temporaire. Contrairement à la Lune qui a eu tout le temps de s’installer confortablement, 2024 PT5 n’évoluera pas sur une orbite stable. Il finira par quitter la sphère d’influence terrestre le 25 novembre, repassant ainsi sur une orbite solaire après une escale de 56 jours.

Un objet difficile à observer

La bonne nouvelle, c’est qu’il reviendra nous donner des nouvelles d’ici quelques décennies. Selon les modélisations des chercheurs, il repassera près de la Terre en 2055. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il sera très difficile de l’observer avant son départ. Cet astéroïde est malheureusement trop petit pour être visible à l’œil nu, et même les télescopes grand public risquent d’avoir énormément de mal à le distinguer.

Pour lui tirer le portrait, il faudra disposer de matériel performant et avoir recours à des techniques d’imagerie plutôt sophistiquées, réservées aux professionnels et aux amateurs les plus expérimentés. Il ne reste qu’à espérer que certains astronomes réussiront à obtenir quelques images pour commémorer cet événement relativement rare !

Le texte de l’étude est disponible ici.

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