Passer au contenu

Pourquoi Rogue One : A Star Wars Story est au cœur d’une bataille juridique ?

Les équipes créatives sont attaquées par un ami de l’acteur Peter Cushing.

Les équipes de Rogue One sont au cœur d’une bataille juridique, suite à la résurrection numérique de Peter Cushing pour les besoins d’une scène. En 2016, Gareth Edwards réunit Felicity Jones, Diego Luna et Ben Mendelsohn pour raconter les événements qui précèdent Un Nouvel Espoir. Devant sa caméra, il s’agit de mettre en scène une équipe de courageux rebelles qui ont pu mettre la main sur les plans de l’Étoile de la Mort. Ces plans sont ceux détenus par Leia Organa dans le film de 1977, ceux qui permettront à l’alliance de remporter une première bataille face à l’Empire. Pour les besoins du récit, le Grand Moff Wilhuff Tarkin est réanimé grâce aux technologies numériques.

Le visage Guy Henry est utilisé pour recréer celui de Peter Cushing, décédé en 1994 des suites d’un cancer. À l’époque, Disney et Lucasfilm sont approchés par les exécuteurs testamentaires de l’acteur pour permettre à cette apparition de se concrétiser. 28 000 £ ont été accordées aux exécutants de Cushing. La société Tyburn Film Productions conteste cette transaction, avançant que c’est elle que revenait le soin d’autoriser, ou non, une telle utilisation de l’image de l’acteur. Le président Kevin Francis affirme que c’est à lui que l’acteur a confié responsabilité d’accepter la reproduction de son image grâce des effets spéciaux. Francis a également entamé des poursuites contre les exécuteurs testamentaires, décédés, et contre Associated International Management, l’agence qui représentait Cushing jusqu’à sa mort. Kevin Francis réclame 500 000 £ à Disney et sa filiale.

Une enquête qui mérite d’être menée

En décembre dernier, Disney a demandé à ce que l’affaire soit classée. Cette demande a été rejetée. Les entreprises détenues par Disney ont fait appel de cette décision et ont été à nouveau déboutées ce lundi. Selon le juge Tom Mitcheson, même si le plaignant n’a pas beaucoup de chances d’obtenir gain de cause, l’affaire n’est pas “incontestable”. “Dans un domaine du droit en développement, il est très difficile de déterminer où se situent les limites en l’absence d’une enquête factuelle complète”.

La justice avance en terrain miné, alors que les craintes concernant l’Intelligence Artificielle sont nombreuses. L’utilisateur de doublures numériques, d’acteurs vivants ou morts, était d’ailleurs au cœur des débats lors de la grève des acteurs ayant eu cours à Hollywood en 2023. Au mois d’août dernier, le Sénat de Californie a adopté une loi obligeant les studios, les producteurs à obtenir un accord préalable des héritiers des acteurs et actrices qu’ils souhaitent faire revenir grâce aux effets numériques. La SAG-AFTRA, syndicat qui représente une majorité des comédiens de l’industrie américaine, il s’agit “d’une nouvelle victoire dans notre stratégie continue visant à renforcer la protection des artistes dans un monde d’intelligence artificielle générative”. L’utilisation d’un double numérique de Peter Cushing dans Rogue One comptait parmi les exemples cités par Douglas Mirell, associé du cabinet d’avocats Greenberg Glusker, pour défendre ce projet de loi en avril dernier. Il disait à l’époque :

“Dans chacun de ces quatre cas, l’autorisation d’utiliser la voix et/ou l’image de ces artistes décédés a été demandée et obtenue auprès des familles ou des représentants de leurs successions respectives. En termes simples, l’adoption de l’AB 1836 garantira ce résultat à partir de maintenant et à l’avenir”. 

La plainte déposée à l’encontre de Disney rappelle ainsi les nombreux défis auxquels est confrontée la justice, pour déterminer qui des héritiers, sociétés de productions disposants d’accords ou même agents, a la légitimité d’autoriser ou non l’utilisation de l’image d’une personne décédée.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

3 commentaires
  1. Chez nous le contrat entre l’acteur et son agent prend fin à sa mort, libre aux héritiers de le poursuivre sous quelques formes que ce soit, ici c’est pas le cas vu que ce sont les héritiers qui ont eu un chèque de disney, du coup se pose la question de la recevabilité de l’action du plaignant dont le postulat principal et de dire sans preuve que l’acteur était contre en plus et qui de toute façon n’aurait pas parlé de l’usage de son image en deepfake vu que c’était encore de la SF à l’époque…
    Se pose aussi des questions sur le fait que la plainte ait lieu si tard…

  2. allez savoir le plaignant aurait utilisé une IA pour imiter la voix de l’acteur pour lui faire dire qu’il ne voudrait pas de ça et qu’il renie sa famille 😅 et que l’argent revient au plaignant 😏 accompagné de documents signés par une IA via un robot à faire des signatures… le futur 😬

  3. Donc le gars est mort en 1994 mais il a pensé qu’on allait reproduire son visage par effets spéciaux ??? Et il a précisé pour le clonage ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode