La Terre du Milieu est irrémédiablement associée à Peter Jackson, pourtant, il n’est pas le seul réalisateur à s’être penché sur Le Seigneur des Anneaux et ses appendices. Au début des années 2000, Le Retour du Roi vient d’investir les salles obscures du monde entier et s’invite aux plus hautes marches du box-office mondial. Après de nombreuses tentatives infructueuses, Hollywood semble avoir compris comment exploiter les univers de fantasy. La trilogie de Jackson marque un tournant pour l’industrie, qui n’hésitera plus à s’emparer de ces imaginaires riches et denses.
MGM, est bien décidée à reproduire le miracle qu’a été l’adaptation du Seigneur des Anneaux en trois volets, confie à Peter Jackson le soin d’approfondir l’exploration de la Terre du Milieu. Le Néo-Zélandais veut néanmoins passer le relais à un autre metteur en scène. Qui de mieux qu’un fervent admirateur de son travail et artisan du merveilleux pour accomplir cette mission… En 2008, le nom de Guillermo del Toro circule, le papa de Hellboy doit s’emparer du Hobbit. En collaboration avec Jackson et Fran Walsh, affiliés à tout ce qui a trait à l’univers de Tolkien, le réalisateur commence à travailler sur des dessins préparatoires, des scripts et les décors.
Plus onirique et enfantin
Guillermo del Toro, bien qu’il ne soit pas un aficionado de Tolkien, ambitionne de rendre hommage à Peter Jackson à travers sa proposition. Comme il sait bien le faire, le Mexicain imagine un conte enfantin, mais gothique et sombre par endroit. Sa Terre du Milieu sera montrée lumineuse, dorée… avant que la narration ne change l’ambiance. Pour lui, il était essentiel que la délimitation entre les aventures de Bilbon et celles de Frodon soit claire. Pour le premier, il s’agit d’ailleurs de présenter l’anneau comme un simple artefact capable de rendre son porteur invisible. Cette approche est d’ailleurs plus similaire à celle de l’auteur, qui a pensé Le Hobbit comme un livre pour jeunes lecteurs et lectrices, peuplé de personnages hauts en couleur.
Grand amateur de créatures étranges, Del Toro a de quoi faire. À l’époque, il confie son approche concernant le dragon Smaug. “Je suis certain que ce sera le dernier design qui sera validé. Il représente tellement de choses, l’avarice, la vanité… On va devoir tout explorer avant de savoir à quoi il ressemble, son look devra montrer ce qu’il est vraiment”. À l’époque, deux films sont prévus. Le premier doit reprendre les événements du livre tandis que le second doit faire le pont avec Le Seigneur des Anneaux. D’ailleurs, la bataille des cinq armées ne devait pas avoir lieu à l’écran, le personnage étant évanoui durant cet affrontement. Il ne ménage pas ses efforts pour obtenir le feu vert, mais se confronte à la dure réalité d’une industrie qui devient plus frileuse. MGM est en difficulté financière et son projet est repoussé encore et encore.
La désolation de Del Toro
En 2009, alors que le développement bat son plein, Del Toro et Jackson sont confrontés à un défi de taille. Metro Goldwin Mayer fait grise mine et de nombreux projets sont abandonnés. James Bond, RoboCop par Darren Aronofsky ou un nouveau Terminator, de nombreux projets prennent l’eau. Le Hobbit prend du retard, c’est l’âme en peine que Del Toro abandonne la Terre du Milieu pour se consacrer à d’autres univers. Peu de temps après, Peter Jackson récupère le bébé et se précipite pour le faire éclore. Ce sont finalement trois films qui verront le jour. Ils seront reniés par certains des spectateurs, même Jackson ne sera pas tout à fait satisfait du résultat.
Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées est diffusé ce jeudi 12 septembre sur TMC, une occasion de redonner une chance (ou pas) à cette saga portée par Martin Freeman.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
