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Le marché des poussettes explose dans ce pays: “Je préfère dépenser de l’argent pour mon chien, que pour un enfant”

La Corée du Sud traverse une crise démographique sans précédent, pourtant le marché des poussettes ne s’est jamais aussi bien porté.

En 2023, le taux de fertilité de ce pays a atteint un niveau record de 0,72 enfant par femme, le plus bas au monde, loin du taux de remplacement de 2,1 nécessaire pour maintenir la population. Cette situation inquiète les autorités sud-coréennes et pose de sérieux défis pour l’avenir du pays, tant sur le plan économique que social. Malgré les efforts déployés depuis plusieurs années, incluant des subventions massives et des incitations politiques, la baisse de la natalité semble irréversible, tandis que les jeunes Coréens semblent de plus en plus réticents à fonder une famille.

L’échec des politiques natalistes

Depuis le début des années 2000, le gouvernement sud-coréen a investi plus de 150 milliards de dollars pour encourager les naissances. Parmi les mesures mises en place, on compte des subventions pour les familles avec enfants, des places réservées dans les transports publics pour les femmes enceintes, et des programmes de soutien à la parentalité. Cependant, malgré ces efforts, aucune politique n’a permis d’enrayer la chute de la natalité.

Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer cet échec. D’une part, le coût élevé de la vie, en particulier à Séoul, où réside la moitié de la population sud-coréenne, décourage de nombreux couples de faire des enfants. Le logement est cher, et les frais liés à l’éducation, dans un système scolaire extrêmement compétitif, sont perçus comme écrasants. D’autre part, la pression professionnelle est intense. Les jeunes Sud-Coréens doivent souvent choisir entre la réussite professionnelle et la vie de famille, un compromis qui décourage les femmes, en particulier, à se lancer dans la maternité.

Une transformation des priorités vers les animaux de compagnie

Ce changement de mentalité a entraîné des évolutions inattendues dans les comportements de consommation. En 2023, le nombre de poussettes vendues pour les animaux de compagnie a dépassé celui des poussettes pour bébés. Les ventes de produits pour animaux de compagnie, comme la nourriture pour animaux, dépassent également celles des produits pour bébés depuis 2021. Parallèlement, les hôpitaux vétérinaires sont désormais plus nombreux que les hôpitaux pour enfants !

Cette tendance reflète une société dans laquelle les animaux de compagnie prennent une place de plus en plus importante, tandis que la parentalité devient un choix de plus en plus rare. Environ 25 % des ménages sud-coréens possèdent désormais un animal, et les dépenses liées aux soins et à l’entretien de ces animaux ne cessent de croître. Pour de nombreux jeunes Coréens, posséder un animal représente un engagement moins coûteux et moins contraignant que d’avoir des enfants​.

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© Adobe Stock

Kang Seung-min, une jeune femme qui promène une poussette avec un caniche dans un parc de Séoul, a expliqué au Wall Street Journal comment elle voyait son avenir à 24 ans : elle n’envisage pas de se marier ni de devenir une mère. “Je préfère dépenser de l’argent pour mon chien.” Le journal américain assure que la présence de poussettes pour animaux de compagnie dans les rues, avec la crise démographique en toile de fond, a pleinement infiltré le débat public en Corée du Sud.

La question des rôles de genre

Un autre facteur contribuant à la baisse de la natalité est la persistance des normes de genre traditionnelles en Corée du Sud. Malgré une évolution rapide vers la modernité, les attentes sociales concernant les femmes et la maternité sont restées rigides. Bien que de plus en plus de femmes obtiennent des diplômes universitaires (elles ont surpassé les hommes en 2015), elles continuent de porter l’essentiel des responsabilités familiales. Beaucoup d’entre elles se voient donc confrontées à un dilemme : choisir entre carrière et famille.

Les tensions liées aux rôles de genre se manifestent également dans ce que les médias sud-coréens appellent la « guerre des genres ». Cette dynamique est accentuée par une compétition accrue pour les emplois, notamment pour les jeunes. Les hommes, qui doivent accomplir un service militaire obligatoire, ressentent un désavantage face aux femmes qui entrent plus tôt sur le marché du travail. À l’inverse, les femmes pointent du doigt les inégalités salariales, la Corée du Sud ayant l’un des écarts de rémunération entre les sexes les plus importants de l’OCDE.

Un avenir incertain

La crise de la natalité en Corée du Sud illustre un décalage croissant entre les attentes sociales et les réalités économiques et culturelles du pays. Tandis que de plus en plus de jeunes choisissent d’investir dans les animaux de compagnie plutôt que dans la parentalité, le pays devra repenser en profondeur son modèle de société pour faire face aux défis démographiques à venir.

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1 commentaire
  1. quand tu vois sur les réseaux et les médias le nombre de couple (connu ou non) avec enfants qui explosent pour diverses raisons. les conflits armés qui font douter sur l’avenir. d’un autre le coût de la vie qui s’envole, un peu normal que la tendance actuelle serait de ne pas faire d’enfant ou de le faire tard. je vois de nombreux couples (sans grands parents pour aider) être à bout sur l’éducation de leurs enfants, la maman qui file la tablette ou le mobile à sa gosse de 2-4ans pour avoir la paix sinon elle crit non stop ou même pour l’habiller ça devient compliquer financiérement. pour la Corée je dirais aussi que l’effet kpop doit y être pour quelque chose, pour être belle longtemps, ne pas faire d’enfant surtout si on n’a pas d’argent pour avoir un coach minceur et une nounou. on en est à un point où tout se calcule, jusqu’à même ne pas faire de mariage onéreux et préférer acheter une cuisine, une salle de bain et un salon tout équipé ou alors enchainer les voyages et les enfants se sera pour bien plus tard, voire jamais. mais les réseaux sociaux y sont pour beaucoup dans cette mode ”pas d’enfants” car si vous en avez dites adieu à la vie sociale et les plaisirs jusqu’à leurs 18ans.

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