Et si la solution aux licenciements massifs dans l’industrie vidéoludique était simplement de traverser la rue ? C’est du moins ce qu’avance Chris Deering, l’ancien président de Sony Computer Entertainment Europe. En poste entre 1995 et 2005, ce grand nom de l’entreprise a donc connu l’âge d’or de la PlayStation et de la PlayStation 2. Et même si cette époque est depuis longtemps révolue, Deering semble persuadé que tout est encore aussi simple de nos jours. Interrogé par le journaliste britannique Simon Parkin dans le cadre du podcast My Perfect Console, l’homme n’a pas hésité à ironiser sur les vagues de licenciements qui ne cessent de frapper l’industrie.
Depuis le début de l’année 2024, plus d’une dizaine d’entreprises majeures ont déjà effectué des restructurations de taille au détriment de centaines d’employés. Dans les faits, le monde du jeu vidéo n’a donc jamais été aussi précaire. Pourtant, cela n’empêche pas l’ex président de PlayStation de voir la coupe à moitié pleine. Tandis que les acteurs de l’industrie peinent à trouver leur place dans cette organisation toujours plus compétitive, Chris Deering suggère… des réorientations temporaires.
Chris Deering, former boss of PlayStation, does not believe the recent, widespread layoffs in the games industry derive from corporate greed, and that affected workers should “drive an Uber” or “go to the beach for a year” until things turn around: pic.twitter.com/uXUkNTbXQ5
— Simon Parkin (@SimonParkin) September 10, 2024
“Eh bien, vous savez, c’est la vie“
En février dernier, PlayStation s’est séparé de 900 employés, une décision ayant mené à la clotûre de London Studios. Au cours de sa discussion avec Simon Parkin, l’ancienne tête de SCEE n’a pas ignoré ce contexte et le considère même justifié :
“Si les consommateurs ne rapportent pas d’argent sur le précédent jeu, il sera difficile de justifier les dépenses pour le prochain” explique-t-il. Telle est la dure loi de cette industrie, il nous est impossible de contredire Deering sur ce point. Toutefois, son manque de considération pour les employés frappés par ces licenciements n’a pas manqué de faire grand bruit.
“Je ne pense pas qu’il soit juste de dire que les licenciements qui en ont résulté ont été motivés par l’appât du gain“ déclare-t-il, avant d’ajouter que “posséder des compétences dans le domaine du développement vidéoludique n’est pas synonyme de pauvreté ou de limitation tout au long de la vie.”
Selon lui, il ne s’agirait que d’un simple contre temps. “C’est un milieu toujours en effervescence. Trouvez un moyen de vous en sortir, devenez chauffeur Uber, trouvez un logement pas cher et passez une année en bord de mer.“ Ce discours prouve une fois encore que l’industrie souffre de la déconnexion de ses dirigeants avec la réalité. Le monde du jeu vidéo s’écroule ? “Je suppose que les gens ont reçu une sorte d’indemnité de départ le temps qu’elle s’écoule… Eh bien, vous savez, c’est la vie.” déclare Deering, qui juge qu’un chèque et une balade en plein air sont suffisants pour rebondir.
Il ne reste plus qu’à espérer que le succès phénoménal d’Astro Bot et de sa recette “à l’ancienne” permette une prise de conscience générale au sein de l’industrie. Cette ère de la surproduction et de la surconsommation vidéoludique ne peut plus durer, aussi bien pour les joueurs que les développeurs.
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