Passer au contenu

Un géant des médias US écoute nos conversations en douce pour vendre de la pub ciblée

Nouveau scandale dans le petit monde de la publicité numérique : Cox Media Group aurait développé une technologie d’écoute active qui cible les consommateurs grâce aux conversations enregistrées sans consentement par des appareils connectés.

Cox Media Group (CMG), un conglomérat américain spécialisé dans les médias, est au centre d’une sacrée controverse. La société aurait mis au point un outil publicitaire basé sur l’écoute des conversations des utilisateurs via leurs appareils connectés, comme les assistants vocaux ou autres technologies de la maison intelligente. Cette information, connue depuis la fin de l’année dernière, s’est récemment enrichie grâce à des documents divulgués par le site 404 Media.

Mise sur écoute

Baptisé « Active Listening », cet outil utilise des enregistrements audio issus de ces appareils pour collecter des données en temps réel sur les intentions d’achat des consommateurs. Ces données sont ensuite croisées avec des informations comportementales pour proposer des publicités ciblées. Selon un document interne de CMG, les appareils connectés « capturent les données d’intention en temps réel en écoutant les conversations », donnant aux annonceurs la possibilité de « combiner ces données vocales avec des données comportementales pour atteindre les consommateurs sur le point d’acheter. »

Le mythe urbain voulant que les smartphones nous écoutent pour nous bombarder de publicité ciblée a donc un fond de vérité ! Et le pitch de Cox Media Group ne s’arrête pas là. La société se targue également de collaborations avec plusieurs géants des technologies, dont Google, Amazon et Meta. Cependant, l’implication de ces entreprises dans ce programme précis est loin d’être claire.

Ces partenaires potentiels ont rapidement pris leurs distances. Google a immédiatement retiré CMG de son programme de partenaires publicitaires, précisant que tout annonceur doit se conformer aux lois en vigueur et aux politiques de Google Ads. De son côté, Amazon a affirmé n’avoir jamais collaboré avec Cox Media Group sur ce programme spécifique, et Meta a souligné que CMG était un partenaire marketing général, mais non impliqué dans « Active Listening ». Meta a même rappelé son engagement à ne pas utiliser les microphones des smartphones pour cibler des publicités, une suspicion largement répandue ces dernières années.

La question centrale reste celle de la légalité d’un tel programme. De nombreux États américains, comme la Californie, imposent des lois strictes sur les écoutes, qui nécessitent le consentement des deux parties pour enregistrer des conversations privées. Or, si les appareils intelligents de nos maisons écoutent et enregistrent en continu sans notre consentement explicite pour ensuite vendre ces données aux annonceurs, cela constituerait une violation flagrante de ces lois.

Un article de blog de CMG, publié en 2023 et depuis supprimé, expliquait que ces pratiques d’écoute étaient légales en vertu des conditions d’utilisation que les utilisateurs acceptent souvent sans lire après le téléchargement d’une app ou durant sa mise à jour. Cependant, le manque de transparence autour de la manière dont ces données sont collectées et utilisées demeure inquiétant. CMG facture jusqu’à 200 dollars par jour pour cibler des utilisateurs dans un rayon de 32 km autour d’une zone géographique, sans clarifier explicitement comment ces utilisateurs sont identifiés à partir de leurs conversations privées.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

2 commentaires
  1. “La question centrale reste celle de la légalité d’un tel programme”
    non… la question centrale est “est ce vrai?” parce que la on est sur de la spéculation à partir de doc interne mais aucune preuve concrete en terme de soft ou autre.
    Il faut rappeler que l’écoute active est pour l’instant toujours une legende urbaine et beaucoup d’expert indique qu’elle n’existe pas. Si ca existait avec le nombre de personne qui scrute tout ca, on aurai deja trouvé quelque chose et surtout le regroupement de donnée actif fonctionne tout aussi bien pour beaucoup moins cher.
    Avoir une ecoute active implique une grosse consommation de mémoire pour “suivre” en permanence les conv, tout ca avec une IA (ou ce qui s’en approche) pour comprendre les mots + le stockage + regroupement mot/pub…
    Bref… le regroupement de donnée a encore de beau jour…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode