Il y a des annonces qu’on voit venir de loin. Comme la fiche technique du Google Pixel 9, boostée à l’intelligence artificielle. Il y en a d’autres plus étonnantes, comme l’arrivée de Xavier Niel au conseil d’administration de TikTok. Rapporté par nos confrères de The Information, ce bouleversement de l’échiquier tech international a été officialisé hier, à l’occasion d’un évènement organisé à l’Olympia par l’homme d’affaires pour faire la promotion de son nouveau livre. Le patron de Free a profité de son moment de lumière pour annoncer son arrivée à la direction de ByteDance, la maison mère de TikTok.
Le magnat français rejoint ainsi Rubo Lang, l’actuel PDG de la société chinoise, ainsi que trois autres membres à la tête de l’empire social qu’est TikTok. Interrogé par le South China Morning Post, Lang s’est félicité de ce rapprochement : “Nous sommes ravis que Xavier rejoigne notre conseil d’administration et nous nous réjouissons de pouvoir compter sur ses conseils, sa contribution et son inspiration“.
Un mariage d’IAmour
Si le patron de Free n’a pas encore détaillé le nouveau rôle qu’il occuperait au sein de l’administration TikTok, ce rapprochement avec ByteDance n’a rien d’anodin. Le réseau social chinois est en disgrâce partout dans le monde, et l’arrivée d’une figure appréciée du grand public pourrait redorer son blason, au moins en France. Technologiquement aussi, l’entreprise chinoise a tout à gagner à s’associer à Xavier Niel. Si on connaît le personnage comme patron excentrique de Free, il est aussi à la tête de plusieurs initiatives technologiques, comme le laboratoire de recherche français sur l’intelligence artificielle Kyutai.
En remplaçant Philippe Laffont, fondateur de la société de gestion d’investissement Coatue Management à la tête de TikTok, Xavier Niel ne fait que poursuivre une évolution logique. Depuis 2018, le patron de Free fait partie du conseil d’administration du fonds d’investissement américain KKR, lui-même investisseur de Bytedance.
Un moyen de contourner la censure ?
TikTok pourrait aussi profiter de ce rapprochement pour convaincre les législateurs du monde entier de lui laisser un peu de répit. L’entreprise est sous la menace d’une interdiction aux États-Unis, après le vote en avril dernier d’une loi promulguée par Joe Biden. Parmi ses quelques portes de sorties envisagées, on retrouve notamment l’obligation pour la firme de vendre sa filiale américaine à une entreprise locale. Une option à laquelle l’entreprise chinoise se refuse actuellement, mais qui pourrait finalement être la solution : en relocalisant ses filiales, et en se rapprochant d’investisseurs “rassurants” auprès du grand public, TikTok a peut-être trouvé sa porte de sortie.
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