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Windows 11 gagne du terrain, et Microsoft se frotte les mains

Malgré les réticences d’une partie du public, le petit dernier de la famille Windows continue sa marche en avant pendant que l’étau se resserre autour des utilisateurs.

Même si Windows 11 est loin de faire l’unanimité chez les utilisateurs, cela n’empêche pas le système d’exploitation de continuer sa marche en avant, sous l’impulsion de Microsoft qui ne lésine pas sur les efforts pour pousser le public à l’adopter. Pour la première fois, l’OS a dépassé son prédécesseur Windows 10 pour devenir l’OS le plus représenté chez les utilisateurs de Steam — une nouvelle qui va sans doute donner le sourire au PDG Satya Nadella.

Cette information provient des habituels hardware surveys que Valve organise régulièrement pour savoir sur quel genre de matériel la communauté consomme ses jeux vidéo. La dernière édition peint un tableau très éloquent : 49 % des joueurs utilisent désormais Windows 11, soit une progression de 3 points depuis le dernier sondage de juillet. Sans surprise, la principale victime de cette tendance est Windows 10, qui régresse de 3 % et se retrouve à 47 %. Un chiffre tout de même élevé qui témoigne du fait que de très nombreux gamers n’ont absolument pas l’intention d’effectuer la mise à jour que Microsoft essaie de leur faire avaler par tous les moyens.

Une vraie progression après des débuts timides

Ce qui est intéressant, c’est que cette tendance ne concerne pas que Steam et l’écosystème vidéoludique. D’après des statistiques de StatCounter relayées par un article de The Verge, Windows 11 affiche aussi une nette progression à l’échelle globale. Alors qu’il affichait une part de marché maigrichonne de 23 % en juillet 2023, il tourne désormais sur 32 % des machines connectées à Internet en août 2024, soit une progression de presque 40 %.

Ces nouvelles vont probablement faire plaisir à l’état-major du titan de Redmond, qui a eu toutes les peines du monde à faire décoller son dernier OS. Pour illustrer cette dynamique, The Verge rappelle que des données fuitées revendiquaient 400 millions d’utilisateurs en octobre dernier, trois ans après la sortie — un chiffre que Windows 10 n’avait mis qu’un an à atteindre.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette réticence. La première, et la plus évidente, repose sur les restrictions de hardware nettement plus strictes du nouvel OS. Presque toutes les machines ont pu effectuer la transition de Windows 7/8 à Windows 10 immédiatement, mais ce n’est pas le cas avec Windows 11, qui est réservé aux machines dotées de TMP 2.0 et Secure Boot — des fonctionnalités qui manquent souvent à l’appel chez les PC un peu plus anciens.

Certes, il existe quelques magouilles qui permettent de contourner ces restrictions dans certains cas ; mais sans surprise, la plupart des utilisateurs et notamment ceux qui sont les moins à l’aise avec ces manipulations ont préféré conserver leur vieil OS.

Mais le hardware est loin d’être le seul élément qui rend les utilisateurs frileux. Comme à chaque génération, certains préfèrent tout simplement rester en terrain connu, pour travailler avec une interface qu’ils connaissent sur le bout des doigts et bénéficier de la stabilité d’une plateforme déjà mature qui a fait ses preuves pendant de longues années. Et c’est parfaitement compréhensible, surtout que Microsoft a entamé un virage plus que significatif avec Windows 11.

Un changement de philosophie de plus en plus nauséabond

En effet, l’entreprise semble davantage focalisée sur le déploiement de nouvelles fonctionnalités à la pertinence plus que discutable que sur le fait de livrer un OS solide et fonctionnel. Copilot, le fameux assistant virtuel qui surfe sur la vague de l’IA en est un bon exemple. Microsoft tente de l’imposer de façon particulièrement agressive en dépit du fait que la grande majorité des utilisateurs n’en ont tout simplement pas l’usage. On peut aussi citer les sollicitations constantes de One Drive, et ainsi de suite.

Nous avions l’habitude de nous moquer d’Internet Explorer, que Windows a toujours essayé de démocratiser sans jamais y parvenir. Mais désormais, le moindre popup nous rappelle constamment que l’ère du système d’exploitation malléable, livré clés en main, est désormais révolue pour de bon. Windows 11 est le parfait exemple du nouveau paradigme de la Big Tech qui ne jure plus que par les expériences connectées et préformatées, aux dépens de la flexibilité et de la liberté d’utilisation. Plus que jamais, l’entreprise tente par tous les moyens d’imposer un OS de moins en moins indépendant, pour le meilleur mais surtout pour le pire.

Les chiffres récents montrent toutefois que le forcing de Microsoft est en train de payer, notamment grâce à son quasi-monopole sur le marché des systèmes d’exploitation mais aussi à cause du manque d’alternatives suffisamment convaincantes pour l’utilisateur lambda (on vous aime, Linux, mais…).

Et cette tendance va sans doute s’accentuer à l’approche du 14 octobre 2025, date à laquelle l’entreprise prévoit de mettre fin à la prise en charge officielle de Windows 10. Lentement mais sûrement, les derniers réfractaires vont donc devoir se préparer psychologiquement à changer de crèmerie… ou à plonger tête la première dans ce nouvel écosystème pas toujours très accueillant. Pour le plus grand plaisir de Satya Nadella, qui finira sans doute par avoir gain de cause au bout du compte.

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3 commentaires
  1. Copilot c’est la goutte de trop dans Windows.
    Je suis passé depuis quelques semaine sur une distribution Linux (Manjaro)… je peux toujours download mes torrents, faire ce que je faisait sur mon W11, et surtout merci a Bottles, Wine, Lutris et Proton pour permettre de faire rouler des jeux (ou autre) en exe (craqué ou pas).
    Fini cette chiotte de Windows, trop de merdes de partout

    1. Bien dit.

      Windows est devenu un spyware avec les années et je parle pas de Rewind, même la NSA est choquée.

      Et leur politique pour forcer l’utilisation de leurs outils est détestable. Par exemple, indiquer que votre ordinateur n’est pas sûr car vous n’utilisez pas Onedrive est vraiment une pratique dégueulasse. Les personnes plus âgées ou moins averties se font avoir à chaque fois.

      Pour ma part je suis sur Linux Mint qui est un bon OS pour les débutants et qui fonctionne très simplement. Tout mes jeux tournent sans perte de FPS et j’ai des équivalents pour quasiment tous mes logiciels.

  2. Je suis un vieux réac, m’en fout, je n’installerais jamais W11 dans sa version standard. A la limite, patché pour virer les bloatwares, les pubs, la télémétrie etc…, mais c’est clairement pas dans la roadmap.

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