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La reconnaissance faciale dans les stades : public sous surveillance

Aux États-Unis la reconnaissance faciale est devenue la norme dans les stades. Une surveillance massive qui inquiète de nombreuses associations.

Ils étaient des centaines à rentrer ce week-end dans le Citi Field (le stade de baseball des Mets de New York) sans le moindre billet. Pourtant, ils n’avaient commis aucune infraction. Une fois arrivés devant l’enceinte, ils ont simplement tourné le regard vers un ensemble de caméras. Quelques secondes après, ils pouvaient entrer.

Ce nouveau système, baptisé « Go-Ahead Entry », permet de réduire les files d’attente à l’entrée des stades selon la MLB (la ligue majeure de baseball aux USA). Concrètement, un spectateur va payer son billet sur l’application MLB Ballpark, il va ensuite importer un selfie (le plus récent possible) dans le logiciel. Une fois arrivée au stade, cette image de lui va être comparée aux données des caméras de surveillance. Si la reconnaissance faciale confirme qu’il s’agit bien de la même personne, alors elle peut entrer dans le stade.

D’après les sociétés qui vendent ce service à la MLB, la reconnaissance faciale permet de gagner du temps, réduisant ainsi les temps d’attente. Il existe également un argument économique. Le système de reconnaissance faciale peut vérifier des centaines de billets toutes les minutes. Une productivité qui le rend beaucoup plus rentable que les surveillances manuelles mises en place jusqu’à présent avec des portiques et des agents de sécurité.

Un système en place depuis des années

Camera Surveillance Mlb Sport
© MLB

En plus du système « Go-Ahead Entry » mis en place par la MLB avec plusieurs équipes, d’autres franchises ont décidé de développer leur propre solution maison. C’est le cas des Mets de New York qui travaillent avec l’entreprise Wicket depuis 2021. Précurseur dans le domaine de la reconnaissance facile, l’équipe des Guardians de Cleveland a lancé son programme d’entrée express en 2019. La franchise collabore avec la société Clear.

Pour ces entreprises, l’utilisation de la reconnaissance faciale n’est pas un problème en soi. Les porte-parole des deux sociétés précisent bien que les données doivent être sécurisées et utilisées dans un seul but (ici, entrer dans un stade). Mais ces belles promesses n’arrivent pas à convaincre le grand public et des manifestations ont lieu devant les stades pour protester contre l’installation d’un tel système.

Dans le stade, la reconnaissance faciale n’est pas beaucoup plus populaire. Le système a été utilisé quelques fois. Selon un journaliste présent sur place, moins d’une personne par minute se présentait face aux caméras. Malgré ce manque criant de popularité, la reconnaissance faciale va faire son arrivée dans d’autres stades aux États-Unis, notamment en football américain.

L’Europe peut-elle suivre?

Face à l’arrivée d’un tel système de l’autre côté de l’Atlantique, on peut légitimement se demander si le vieux continent va prendre exemple sur l’oncle Sam. Mais les réglementations européennes, et françaises, ne le permettent pas. En 2021 un club de foot avait déjà reçu un avertissement de la CNIL à ce sujet.

Il avait essayé de mettre en place un système de reconnaissance faciale pour repérer les « IDS » (personnes pénalement interdites d’entrée dans un stade). La présidente de la CNIL avait assuré qu’un tel système n’était pas conforme au RGPD et à la loi informatique et Liberté.

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1 commentaire
  1. Pour préciser, si d’ailleurs le système utilise de l’IA pour la reconnaissance faciale, il est tout bonnement interdit au travers de l’IA Act.

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