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La sextech est en guerre : Satisfyer remporte son procès contre Lelo, et après ?

L’été est synonyme de coup de chaud sur le marché de la sextech internationale.

Quelques mois tout juste après avoir annoncé le rachat de son concurrent Fun Factory, le géant allemand Satisfyer a annoncé avoir remporté son procès contre le fabricant suédois Lelo. L’affaire n’avait jusqu’à présent pas fait beaucoup de bruit côté grand public, mais elle pourrait rebattre les cartes chez les deux fabricants.

C’est quoi cette guerre entre Satisfyer et Lelo ?

Si le marché de la sextech est en croissance constante depuis quelques années, trois géants se disputent la plus grosse part du gâteau. Face à Womanizer, l’icône du stimulateur sans contact désormais aux mains du groupe Lovehoney, on retrouve Lelo, un autre poids lourd sur le secteur. Le fabricant suédois, fondé en 2003 mise sur un large catalogue de sextoys ultra-technologiques et très haut de gamme — preuve en est avec l’Enigma Double Sonic, un stimulateur très efficace, commercialisé près de 350€.

Face à ces deux mastodontes, Satisfyer fait office d’outsider. La marque allemande lancée au milieu des années 2010 adopte une approche radicalement différente de ses ainés, en proposant des centaines de références produits, des prix très agressifs, et des designs à foison. L’entreprise arrivée tardivement sur le marché de la sextech a toutefois réussi se faire une place de choix sur le podium, notamment grâce à son stimulateur clitoridien sans contact, le Pro 2 (qui sera par la suite suivi du Pro 2 Gen 3).

C’est là que la guerre commence entre l’entreprise et le reste de ses concurrents. S’il est difficile d’attaquer Womanizer et sa technologie Pleasure Air Technologie, (un autre procès opposant EIS / Satisfyer au géant de la sextech pour “concurrence déloyale” s’est soldé par la victoire de Wow Tech en 2023), le fabricant allemand a porté plainte contre plusieurs marques concurrentes pour violations de brevet concernant les stimulateurs à ondes de pression.

Trois produits visés

Ce 25 juillet 2024, le tribunal de Düsseldorf a donné raison à Satisfyer, en estimant que certains produits commercialisés par Lelo violaient effectivement les brevets de EIS
GmbH, propriétaire de la marque. Au cœur de la discorde, c’est la technologie brevetée SenSonic de Lelo qui est visée, cette dernière étant accusée d’être trop similaire à la technologie Air Pulse de Satisfyer. Les Enigma (version classique, Wave et Cruise), les Sona, Sila ainsi que leurs déclinaisons Cruise et Travel sont ainsi touchés par cette décision de justice, pour un total de 10 produits.

Concrètement, l’ensemble des produits visés pourraient être interdits de vente si Satisfyer exécute l’ordonnance de cessation et de désistement prévu au procès. Dans un communiqué partagé par Satisfyer, on apprend aussi que Lelo devra “fournir à EIS des informations sur tous les produits distribués et leurs destinataires, et payer des dommages et intérêts“.

Pas d’interdiction en France

Contacté par la rédaction, le PDG de l’entreprise Milivoj Librejnak nous confirme sa volonté de faire valoir ses droits, aussi bien en Allemagne qu’à l’international, où des instructions sont également en cours : “Cette décision met en lumière les complexités et les défis actuels du marché concurrentiel. industrie du bien-être intime. Le tribunal a commis des erreurs importantes dans son jugement pour décider qu’il existe une contrefaçon du brevet EIS. Lelo s’engage à explorer toutes les options disponibles afin de rectifier l’erreur commise”.

De son côté, Satisfyer se dit “confiant” face à la situation : “des décisions claires ont déjà rendues, et seront confirmées en appel“, nous indique la marque. Le 18 octobre 2022, l’Office européen des brevets avait rejeté l’opposition déposée par Lelo contre un brevet d’EIS. “Il est important de noter que le tribunal allemand n’a pas examiné le brevet quant à sa validité“, précise Milivoj Librejnak, qui confirme la volonté de la marque de “contester prochainement le brevet” en question.

D’autres procédures légales sont en cours en Europe, et notamment en Suède, en Australie, au Canada et dans plusieurs autres pays. De là à imaginer une interdiction similaire en France ? Pour le moment, il n’en est pas question, rassure Lelo. Procédure légale en cours oblige, la marque n’a pas été en mesure de nous fournir de détails. Elle assure toutefois que “la décision s’applique uniquement en Allemagne, et n’est pas valide dans le reste du monde, y compris dans l’Union européenne. En conséquence, nos clients en dehors de l’Allemagne ne seront en aucun cas affectés par cette décision“. Sans surprise, Lelo a annoncé avoir fait appel de cette décision de justice.

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