Ryan Reynolds finit en beauté ! L’acteur a consacré une bonne partie de sa carrière à batailler pour faire éclore l’adaptation des comics Deadpool dont il rêvait, le jeu en valait la chandelle. C’est en 2009 que la route du Canadien de 47 ans croise celle du personnage pour la première fois. Il se voit proposer le rôle de Wade Wilson dans X-Men : Origins réalisé par Gavin Hood et racontant le passé de Logan. Deadpool y tient un rôle mineur et est dépourvu de tout ce qui fait sa renommée sur papier glacé.
Une bouche cousue alors même que ses traits d’humour sont sa marque de fabrique, le métrage se veut sérieux. Il n’était pas non plus question de casser le quatrième mur ou de verser dans le gore et le trash. Si Reynolds est frustré par ces choix narratifs, il confiera à GQ : “On m’a dit à l’époque que si je voulais avoir une chance de jouer Deadpool, c’était ma chance de le faire. Et si je ne voulais pas le faire de cette manière, ils demanderaient à quelqu’un d’autre de le faire”.
Finalement, son introduction au sein de la licence X-Men ne donnera pas lieu à une suite et Ryan Reynolds essaiera de faire entendre raison à la 20th Century Fox afin de faire éclore sa version. Il ira même jusqu’à sacrifier une partie de son salaire pour aider à sa réalisation. C’est un pari risqué pour le comédien qui misera sur un pourcentage des bénéfices comme principale source de rémunération. Deadpool sort au cinéma en 2016 et le succès est au rendez-vous. Il devient le film R-Rated, interdit aux moins de 18 ans, le plus rentable de l’Histoire. Il terminera sa course avec 783 millions de dollars et se verra rapidement offrir une suite. Nouveau succès commercial et critique pour ce second volet qui revendique 785,8 millions de dollars de recettes à l’échelle mondiale. L’idée de faire un troisième film est rapidement évoquée, mais la saga connaît un nouveau coup dur.
Résurrection
En 2019, la 20th Century Fox est vendue à Disney pour la bagatelle de 71 milliards de dollars. Toutes les propriétés intellectuelles de la firme sont désormais entre les mains de Mickey et donc tout proche du Marvel Cinematic Universe de Kevin Feige. Avant de se lancer avec Iron Man en 2008, La Maison des Idées avait vendu les droits d’adaptation de ses héros emblématiques à droite, à gauche, chez Columbia Pictures pour Spider-Man et la Fox pour les X-Men. Mais introduire de telles familles demande du temps et Marvel ne veut pas confondre vitesse et précipitation. En 2020, Ryan Reynolds confie à Jimmy Fallon ne pas savoir ce que l’avenir réserve à son personnage, entre une arrivée au sein du Marvel Cinematic Universe ou une suite en complète autonomie. C’est finalement la première voie qui s’ouvrira pour l’interprète de Wade Wilson.
Dans un entretien pour ScreenRant, Feige explique que les premiers scénarios proposés par Ryan Reynolds et ses équipes semblaient manquer de quelque chose.
“Nous avons commencé à travailler sur le film avec Shawn Levy et Ryan. Beaucoup de belles idées sont nées, une tonne de scènes et d’histoires qui sont dans le film. Il manquait quelque chose. On ne voulait pas seulement faire un autre film Deadpool parce que les gens aiment ça. Il fallait que ce soit plus que ça. Quand Hugh a appelé, c’était là que ça a marché. À ce moment, on avait introduit assez de choses marrantes comme le TVA pour faire honneur au parcours de son personnage”.
Prêcher la bonne parole du R-Rated
Car si Marvel prépare doucement l’entrée des X-Men, avec The Marvels ou encore Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Deadpool & Wolverine est la première production du MCU à s’y consacrer tout à fait. Avec lui, l’entreprise de Kevin Feige ouvre un nouveau chapitre de son histoire et prépare doucement un potentiel reboot de la saga. Comme les Quatre Fantastiques doit faire renaître l’intérêt pour un MCU en perte de vitesse, Deadpool élargit le champ des possibles avec le retour de Wolverine mais aussi sa nouvelle approche du multivers.
Et si les spectateurs pouvaient craindre que la tonalité irrévérencieuse de Deadpool soit gommée pour correspondre au cahier des charges de Disney, qui voulait jusqu’ici limiter ses productions héroïques à une interdiction pour les moins de 13 ans, Reynolds et Jackman ont visiblement eu les arguments pour convaincre. C’est bien un film trash qui a été dévoilé au public et qui vient de dépasser les 550 millions de dollars à l’international. En moins d’une semaine, il dépasse les attentes du studio et pourrait largement surpasser les résultats de ses prédécesseurs. Selon les projections, il devrait franchir la barre des 800 millions de dollars dès la semaine prochaine. Selon les estimations de Forbes, le milliard de dollars semble désormais inévitable.
Cet enthousiasme permet d’ailleurs à Marvel de franchir un nouveau cap avec 30 milliards de dollars réunis à travers 34 films et 16 ans. De quoi faire oublier les flops récents ? Une chose est sûre, ce retour en grâce a des allures de miracle.
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C’est pas parce qu’un film est un succès que le reste sera de qualité et/ou connaitra le même succès.