Hier sonnait un triste jour pour la planète. Depuis le 1ᵉʳ août 2024, la Terre vit à crédit. Le Jour du dépassement a encore grappillé du temps, puisqu’il survient avec 24 heures d’avance par rapport à l’année dernière. La rengaine est devenue un marronnier annuel : presque chaque année depuis 1993, les ressources de la Terre s’épuisent de plus en plus rapidement.
Comment est calculé le Jour du dépassement ?
Aux commandes de ce calcul savant, on retrouve l’ONG Global Footprint Network, un think tank américain spécialisé dans les questions environnementales. Plus concrètement, le Jour du dépassement correspond à la différence entre les ressources consommées par l’humanité en un an et les ressources renouvelables disponibles sur la Terre. En divisant l’ensemble des ressources que notre planète est capable de générer en un an par la demande humaine en ressources cette même année (le tout exprimé en hectare global hag), puis en divisant le tout par 365, on obtient un jour précis : le fameux “Jour du dépassement“, à partir duquel l’Humanité vit à crédit.
Pour l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) : “La situation appelle une prise de conscience générale qui doit impliquer l’ensemble de nos sociétés : du tissu économique aux responsables des grandes puissances. Chacun, en qualité de citoyen, peut limiter l’exploitation des ressources naturelles, en raisonnant ses consommations d’énergie et d’eau, en réduisant les gaspillages ou encore en donnant une seconde vie aux objets“.
La France est déjà très loin
Les chiffres de 2024 ont de quoi donner le tournis. Avec un Jour du dépassement survenu 24 heures plus tôt qu’en 2023, la Terre vit à crédit quasiment la moitié de l’année. Il faudrait en effet 1,7 planète bleue pour couvrir l’ensemble des besoins de la population mondiale en ressources énergétiques et alimentaires. Plus inquiétant encore, le Jour du dépassement est en recul quasi constant : en 1970, il intervenait seulement le 29 décembre.
Sans surprise, certains pays sont largement plus impliqués que d’autres. C’est le cas notamment du Qatar, pour qui le jour du dépassement intervient le 11 février, un record mondial. Les États-Unis suivent de près, avec un Jour du dépassement enregistré le 14 mars 2024.
Quant à la France, ce n’est pas beaucoup mieux. L’Hexagone avait épuisé ses ressources le 7 mai dernier, avec deux jours d’avance par rapport à l’année dernière. “Si tous les habitants de la terre vivaient comme les Européens, qui représentent 7 % de la population mondiale, il faudrait trois planètes pour satisfaire leurs besoins“, expliquait récemment le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg à nos confrères de l’Humanité.
Un sauvetage de plus en plus périlleux
Le constat est d’autant plus alarmant que le point de non-retour semble avoir été atteint. Pour atteindre l’objectif du Giec, qui vise à la réduction des émissions de carbone de 43 % d’ici 2030 dans le monde par rapport à 2012, il faudrait déplacer la date du jour du dépassement de 19 jours pendant les sept prochaines années.
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