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Les nouveaux CPU portables Lunar Lake d’Intel arrivent : l’heure de la rédemption ?

La tension est à son comble dans le monde ud hardware à quelques semaines de l’arrivée des nouveaux processeurs Core Ultra, avec lesquels Intel va devoir frapper fort pour espérer sortir de son bourbier actuel.

La nouvelle génération de processeurs portables Intel Core Ultra Lunar Lake est attendue d’ici peu, et l’entreprise nous a enfin lâché quelques bribes d’informations sur le calendrier de sortie.

Pat Gelsinger et ses troupes prévoient une première présentation lors d’un livestream le 3 septembre prochain, avec une sortie officielle attendue un tout petit peu plus tard si les pronostics actuels sont corrects.

Une concurrence de plus en plus impitoyable

Si la date exacte reste encore un petit peu floue, on peut d’ores et déjà affirmer sans risque que l’écurie bleue sera particulièrement attendue au tournant. Intel joue très gros avec cette nouvelle série de puces, dans un contexte où la concurrence est en train de devenir incroyablement féroce dans le monde des ordinateurs portables.

Pour rappel, cela fait déjà quelques années qu’Intel souffre un peu sur ce segment, notamment à cause de l’efficacité énergétique souvent problématique de ses puces. Pendant ce temps, c’est son rival historique AMD qui en profite, avec ses excellents processeurs Ryzen qui ont l’avantage d’être significativement plus économes alors qu’ils n’ont absolument pas à rougir en termes de puissance brute. L’écurie orange vient d’ailleurs de sortir ses nouveaux Ryzen « Strix Point » qui s’annoncent très prometteurs — plus à ce sujet très bientôt avec nos premiers tests d’ordinateurs équipés de ces composants.

En parallèle, Intel doit aussi composer avec la concurrence des excellentes puces série M sous architecture ARM d’Apple, qui font partie des principaux arguments des MacBook depuis plusieurs années maintenant. Un concurrent direct à la Pomme a même émergé cet été avec l’incursion de Qualcomm sur le marché des ordinateurs portables. L’entreprise américaine a jeté un énorme pavé dans la marre avec ses nouveaux Snapdragon X, eux aussi sous ARM. À l’instar d’Apple Silicon, cette nouvelle plateforme offre déjà d’excellentes performances et une gestion de l’énergie assez remarquable par rapport aux processeurs x86 traditionnels… alors qu’il ne s’agit que de la toute première génération.

Pour couronner le tout, Intel est aussi en souffrance sur le segment desktop. Même si ses puces de 13e et 14e génération affichent des performances brutes de tout premier plan, elles souffrent d’un problème de stabilité à haute fréquence, et surtout d’un gros souci de fiabilité à court et moyen terme. En effet, de plus en plus de rapports indiquent que ces processeurs ont tendance à passer l’arme à gauche bien plut tôt que prévu. L’origine de ces pannes n’est pas encore entièrement claire, mais il s’agit apparemment d’une oxydation liée à des problèmes dans le processus de fabrication.

Vous l’aurez compris, Intel va devoir frapper fort pour défendre la légitimité de ses produits et, plus largement, sa réputation. Pas question de se reposer sur ses lauriers, il va falloir apporter de vraies nouveautés — et apparemment, l’entreprise en est bien consciente ; les premières fuites pointent déjà vers quelques changements significatifs.

Un vrai changement de direction

Pour commencer, les puces Intel portables vont apparemment pivoter vers une architecture « Memory on Package ». Le cas échéant, la mémoire vive devrait être soudée directement sur le processeur, comme Apple le fait déjà avec ses excellentes puces. Il s’agit d’un changement assez radical, car jusqu’à présent, Intel a toujours séparé physiquement la RAM du reste des composants. Elle était systématiquement installée dans une fiche dédiée, même dans les appareils où elle était soudée.

Lunar Lake Architecture
© Intel / YuuKi-AnS via Twitter

Pour le constructeur, cela permet d’économiser de l’espace, ce qui est toujours intéressant dans ces appareils qui commencent à devenir remarquablement fins. Mais surtout, cela devrait se traduire par une augmentation significative des performances. En rapprochant ainsi au maximum la RAM du processeur, on obtient théoriquement une réduction de la latence de la mémoire ainsi qu’une baisse des interférences qui peuvent détériorer le flux de données pendant les allers-retours entre les deux pôles du système. Malheureusement, cela implique également de sacrifier la possibilité d’ajouter de la RAM supplémentaire ou de remplacer les barrettes existantes par des modèles plus performants. Espérons donc que cette stratégie va payer.

Mais au-delà de ce changement de paradigme, ce sont surtout les performances énergétiques des nouvelles puces qui seront passées à la loupe. Tous les concurrents directs se sont considérablement renforcés à ce niveau en l’espace de quelques années. Mais Intel, de son côté, affiche toujours un retard assez inquiétant à ce niveau. Heureusement, l’entreprise tease une petite révolution, avec une gestion de l’énergie très largement améliorée. En outre, le communiqué d’Intel annonce également des « performances par cœur exceptionnelles » ainsi qu’un « bond en avant massif des performances graphiques ».

Sur le papier, ces nouveaux Lunar Lake ont donc tout pour plaire ; rendez-vous d’ici quelques semaines pour voir si ces promesses seront honorées, et si Intel va enfin revenir sur le droit chemin.

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