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Quarante sites de téléchargement illégal de musique bloqués par la justice

Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le blocage d’une quarantaine de sites web dédiés au partage illégal de musique en P2P. Une nouvelle étape dans la lutte contre le piratage musical, menée par des géants de l’industrie comme EMI, Sony, Universal et Warner.

Le 11 juillet dernier, le tribunal judiciaire de Paris a rendu une décision décisive en faveur de la Société civile des producteurs de phonogrammes (SCPP) : il ordonne le blocage d’une quarantaine de sites de piratage musical, comme le rapporte le site L’Informé. Cette action, qui concerne des sites bien connus des amateurs de téléchargement illégal en P2P comme cpasbien, yggtorrent et torrent9, est un nouveau pas dans la bataille continue contre la diffusion et la distribution non autorisées de contenus protégés.

Un coup dur pour les pirates du web

Les fournisseurs d’accès à internet (Orange, Bouygues Telecom et SFR) disposent de quinze jours pour se conformer à cette décision. Ils doivent bloquer les noms de domaine visés, une opération qui se fera à leurs frais. La SCPP a également obtenu le déréférencement de 382 noms de domaine sur Google le 4 juillet dernier, rendant l’accès à ces sites encore plus difficile pour les internautes.

Contrairement aux systèmes traditionnels où un serveur central distribue les données aux clients, dans un réseau P2P (peer-to-peer), les fichiers sont partagés directement entre les utilisateurs. Chaque ordinateur connecté au réseau peut télécharger et envoyer des morceaux de fichiers simultanément, ce qui rend le processus de partage de fichiers très efficace et rapide. BitTorrent, le protocole le plus connu, divise un fichier en plusieurs petites parties. Lorsqu’un utilisateur télécharge un fichier, il récupère ces fragments de plusieurs autres utilisateurs qui possèdent déjà ces petits bouts.

Le P2P est souvent associé au partage illégal de contenus protégés par des droits d’auteur, mais il a également des applications légitimes, comme la distribution de logiciels libres ou la diffusion de contenus éducatifs… Ce qui n’est pas le cas ici !

Le monde du piratage en ligne est un terrain qui évolue constamment au gré des décisions de justice et des blocages. Les sites changent fréquemment de noms de domaine pour échapper à la patrouille. La décision du tribunal de Paris prévoit une mise à jour régulière de la liste des sites bloqués, mais chaque modification nécessitera une nouvelle validation judiciaire. Marc Guez, directeur général de la SCPP, explique que l’organisme dépose des plaintes de manière régulière pour maintenir la pression sur les sites de piratage.

Cette lutte n’est pas sans rappeler celle menée par l’industrie cinématographique, où les actions en justice et les demandes de blocage sont courantes. Cependant, la SCPP ne semble pas prête à suivre l’exemple de Canal+, qui a étendu ses actions aux résolveurs DNS pour contrer le piratage des compétitions sportives. Selon Marc Guez, c’est une stratégie qui peut se montrer efficace, mais elle n’est pas indispensable dans le cas de la musique, les mesures actuelles auprès des FAI étant jugées suffisantes.

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