Les robots quadrupèdes ont le vent en poupe depuis l’émergence de Spot, l’impressionnant robot-chien de Boston Dynamics. De plus en plus d’institutions, aussi bien du côté des entreprises privées que des structures gouvernementales, commencent à utiliser des engins de ce genre dans des contextes divers et variés. On peut citer le CERN, qui a développé son CERNquadbot pour patrouiller dans les corridors de l’accélérateur de particules le plus puissant de la planète.
Mais globalement, la plupart de ces travaux concernent le maintien de l’ordre et le domaine militaire. Par exemple, en mai dernier, la Chine a inauguré des robots-chiens dotés de véritables armes à feu qui accompagneront les soldats en chair et en os lors de leurs opérations. Plus récemment, c’est le département américain de la sécurité intérieure qui a présenté son nouveau cyber-canidé, baptisé NEO.
Un robot hacker d’un nouveau genre
Cet engin est basé sur le Q-UGV de Ghost Robotics, un modèle de robot quadrupède qui a déjà fait ss preuves depuis plusieurs années dans des missions de patrouille et de surveillance. La différence, c’est que NEO est doté d’équipements supplémentaires. Contrairement aux nouveaux robots tueurs de l’armée chinoise, celui-ci n’embarque pas le moindre dispositif létal : pas d’arme à feu, de lance-flamme ou d’explosifs. Et pour cause : son objectif n’est pas de blesser des humains. A la place, il est chargé de faciliter l’interpellation d’individus dangereux en effectuant de la reconnaissance, et si besoin, en utilisant un système de brouillage embarqué très performant.
Pour cela, NEO est doté d’un ensemble de caméras et de micros qui permettent aux officiers de visualiser la zone visée sous tous les angles avant d’y pénétrer. Cela permettra aux humains de savoir si un assaillant armé les attend au détour d’un couloir ou de localiser d’éventuels pièges. Il embarque aussi un micro qui permet aux opérateurs de communiquer avec un individu, ce qui pourrait notamment servir dans des situations telles que les prises d’otages.
Mais même si NEO n’est pas armé, il est tout de même parfaitement capable de se rendre utile si la situation tourne au vinaigre. Si les forces spéciales se préparent à investir les lieux, le chien se transformera en une vraie plateforme de piratage mobile.
« NEO dispose d’un ordinateur de bord embarqué et d’une série d’antennes qui permettent aux officiers de procéder à des attaques de type DoS (denial of service). Cela permet de mettre hors services des appareils connectés”, explique Benjamine Huffman, directeur du centre d’entraînement fédéral des agents de maintien de l’ordre cité par 40https://www.404media.co/dhs-has-a-ddos-robot-to-disable-internet-of-things-booby-traps-inside-homes/4 Media.
Cette approche peut permettre de désarmer d’éventuels pièges faits maison, notamment ceux qui contiennent des explosifs. Apparemment, ce genre de dispositif est devenu de plus en plus courant avec la démocratisation de l’Internet of Things, et les agents avaient donc grand besoin d’un outil pour s’en prémunir. Même si ce n’est pas explicitement mentionné dans le rapport de 404 Media, on peut aussi imaginer que NEO pourrait temporairement mettre les smartphones ou les routeurs wi-fi hors services dans le périmètre de l’opération, pour empêcher les malfaiteurs d’avertir leurs complices ou de s’en servir comme détonateur pour les pièges mentionnés ci-dessus.
Le maintien de l’ordre évolue avec la technologie
Il sera intéressant de voir si cet engin apportera une vraie plus-value, et si d’autres pays vont équiper leurs agents avec des robots hackers de ce genre. Ce qui est sûr, c’est que la gestion de ces menaces d’un nouveau genre est en train de devenir une préoccupation de plus en plus importante un peu partout dans le monde. Nous le constatons d’ailleurs en ce moment même avec l’organisation des Jeux olympiques à Paris, où l’armée a été équipée de nouvelles armes anti-drones de pointe.
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